Parlez-vous la «sportlangue»?

Lettre de Hervé Anctil publiée dans le journal Le Devoir le 10 septembre 2013

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«Pourquoi donc ce rabâchage absurde ? La chose fait peut-être partie de la culture du tennis, me suis-je dit. Mais non ! Il y a quelques années, j’ai eu la chance d’avoir des billets pour le tournoi de Paris (Roland-Garros), l’un des quatre plus importants rendez-vous annuels de la planète tennistique. Là, tout se passe en français. À Rome, c’est en italien. À Madrid, en espagnol.[…]

 Pourquoi donc était-ce différent à Montréal ? Notre « canadienneté », voilà ! L’explication me semblait limpide. Si tel était le cas, Toronto (qui accueillait cette année les femmes) aurait adopté la même pratique. Nenni. Là-bas, tout se passe en anglais. Bien entendu ! Montréal était donc l’exception. Ma métropole était bi (comme dans « bilingue »)/my city was bi.[…]

C’est comme si Montréal avait développé son dialecte, une sportlangue qu’elle seule pratique. Ce sabir s’est répandu partout : dans les manifestations publiques, les conférences de presse, etc. Ce faisant, la société envoie un message ambigu au visiteur et à l’immigrant, eux qui croyaient débarquer dans un univers francophone.[…]

 Je plaide donc pour que Montréal abandonne la sportlangue, ce reliquat d’un passé récent où la métropole était contrôlée par une élite anglophone. Je lui demande de s’afficher désormais en français, de parler français. Comme Madrid parle espagnol, Rome italien, Budapest hongrois, Helsinki finnois, Tokyo japonais… Bref, je plaide pour que Montréal soit québécoise. Et fière de l’être.»

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