Pétition pour abolir l’OQLF

 

Lord Durham aussi la signerait

 

Montréal, 3 février 2016 – Le Président général de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, Me Maxime Laporte, dénonce fortement la pétition prônant l’abolition de l’Office québécois de la langue française (OQLF) promue notamment par un groupuscule baptisé ironiquement « Office québécoise de la langue anglaise ».

Lord Durham
En réaction à un article paru dans le Journal de Montréal où l’instigateur de cette pétition affirme qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour la survie du français au Canada et au Québec, monsieur Laporte a affirmé: «Ces gens veulent de toute évidence parachever l’œuvre de Lord Durham, en dépouillant le Québec français des quelques outils qui lui restent pour assurer son avenir. Lord Durham aurait signé volontiers pareille pétition.»

Données scientifiques en main, le jeune président a fait valoir: «Dire en 2016 que le français n’a pas besoin d’être protégé et que l’OQLF est inutile, c’est nous mentir en pleine face, c’est tenter de nous mystifier.»

 

Vivre, et non seulement survivre
«Conformément aux recommandations formulées par ce dernier à la reine Victoria en 1839, la langue française n’a jamais cessé reculer au Canada. Depuis l’époque, la proportion de francophones dans l’ensemble du Canada est passée d’environ 45% à moins de 22%. D’après les projections du réputé démographe Marc Termote, la proportion de Québécois parlant le plus souvent en français à la maison chutera d’environ 82% en 2006 à 73% en 2056, et de 52,4% à 42,3% sur l’Ile de Montréal pour la même période. Entre 1997 et 2010, la proportion de travailleurs du secteur privé exerçant leur métier généralement ou uniquement en français sur l’Ile de Montréal, a chuté de 62,5 % à 43,7 % ; une diminution de plus de 30% en moins de 13 ans. L’Office a un rôle important à jouer afin de maintenir le visage français de la région métropolitaine et de s’assurer qu’on puisse vivre et travailler dans la langue commune et officielle du Québec. J’ai bien dit vivre, et pas seulement « survivre ».»

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«Abolir l’OQLF serait suicidaire pour le Québec français. Plutôt, il faut mieux financer et renforcer la crédibilité de cet organisme essentiel à notre cohésion nationale. Si on ne fait rien, Montréal, la métropole française des Amériques, risque à terme de se valoir le titre de nécropole française des Amériques.»

«À l’extérieur du Québec, le taux d’assimilation moyen des franco-canadiens correspond à plus de 41%, atteignant jusqu’à 75,4% en Saskatchewan, un ancien territoire métis. Autrement dit, plus de deux francophones sur cinq adoptent l’anglais au Canada anglais. Contrairement à tous ceux qui se plaisent à répéter qu’il y a 1 million de francophones dans le ROC, il faut préciser qu’à peine plus de 550 000 d’entre eux parlent français à la maison, le plus grand nombre en Ontario et près des frontières du Québec… Depuis 2006, ce n’est même plus le français qui est la première langue maternelle minoritaire dans les provinces anglophones, mais bien le chinois», a conclu monsieur Laporte.

Fondée en 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est le plus ancien organisme de défense et de promotion de la langue française au Québec.