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Pierre Curzi – Le parcours d’un patriote

CAMIL BOUCHARD | LA SOCIÉTÉ SAINT-JEAN-BAPTISTE DE MONTRÉAL | 21/11/2014

Le député Péquiste Pierre Curzi - Parti québécois - PQ
@ inconnu – Pierre Curzi

Pierre Curzi naît le 11 février 1946 dans le quartier Villeray de Montréal. Son père, Alfredo Curzi, est d’origine italienne. Sa mère, Yvonne Vernet, est québécoise de père français. Il est le cinquième enfant de la famille.

Dans les années 50, il étudie au Collège St-Laurent. Il est entre autre le confrère de classe de Claude Charron.

Ayant fait du théâtre au cours de ses études, il choisit de devenir comédien professionnel.

En 1964, il obtient un rôle dans le film « Trouble-fête » de Pierre Patry, ce qui lui donne davantage la piqûre du métier.

Entre 1966 et 1969, il apprend son métier à l’École Nationale de Théâtre de Montréal.

À sa dernière année d’étude, avec ses camarades, il quitte le cours avant la fin des classes pour protester contre la conception du théâtre véhiculée par l’institution, théâtre trop classique au goût des étudiants qui aimerait une approche comportant davantage de créations québécoises. C’est donc sans diplôme qu’il entame sa carrière d’acteur.

Il se joint au Grand Cirque Ordinaire en compagnie de trois camarades de l’École Nationale de Théâtre qui ont eux aussi démissionné :

Toujours en 1969, il écrit et joue sa première pièce, « Pot TV », en compagnie de Paule Baillargeon, Claude Laroche, Yvon Barrette et Gilbert Sicotte pour le Théâtre de Quat’Sous.

En 1970, il obtient son premier rôle professionnel au cinéma en jouant dans « On est loin du soleil » de Jacques Leduc.

Il se joint ensuite aux Jeunes Comédiens du TNM, une troupe associée au Théâtre du Nouveau-Monde et qui se produit en tournée partout au Canada. C’est à cette époque, en découvrant les deux solitudes du Canada, qu’il acquiert la conviction de la souveraineté nécessaire du Québec. La troupe des Jeunes Comédiens du TNM était formée de 6 personnalités, dont Jean-Pierre Ronfard et Robert Gravel.

C’est après son court passage avec les Jeunes Comédiens du TNM, qu’il se joint au Grand Cirque Ordinaire, en compagnie de Paule Baillargeon, Claude Laroche et Gilbert Sicotte. Le Grand Cirque Ordinaire est une troupe de théâtre qui prône la création collective et qui crée, par le fait même, un nouveau type de dramaturgie au Québec. À partir d’un court canevas écrit, les comédiens improvisent des spectacles où s’entremêlent le théâtre et la musique. Sept ou huit pièces ont ainsi été créées par le Grand Cirque Ordinaire dans les années 70.

En 1971, Pierre Curzi devient papa pour la première fois avec la naissance d’Alexandre.

Deux ans plus tard, il obtient pour la première fois un premier rôle au cinéma dans le film « Les allées de la terre » d’André Théberge.

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@ inconnu – Pierre Curzi à l’Assemblée nationale

En 1974, naît sa fille Melissa.

Puis, aux côtés d’André Cartier, il joue dans une série pour enfants intitulée « You Hou ».

En 1981, un téléroman culte du Québec renaît en version cinématographique, « Les Plouffe », tourné par Gilles Carle. Curzi y tient le rôle de Napoléon Plouffe, rôle qui était joué par Émile Genest dans les années 50. Le film s’accompagne également d’une mini-série présentée sur les ondes de Radio-Canada.

En 83, il joue dans le film « Lucien Brouillard » de Bruno Carrière. Sur le plateau de tournage, il fait la connaissance de la comédienne Marie Tifo ont il tombe très amoureux.

Avec ses deux enfants, nés de son union précédente, et Jérémy le fils de Marie, il réussit à construire une vie de famille digne des plus beaux romans d’amour.

La même année, il joue dans la saga « Maria Chapdelaine » de Gilles Carle, mettant en vedette Carole Laure, un film encore une fois doublé d’une mini-série

En 1984, il reprend son rôle de Napoléon Plouffe pour une suite des aventures de la célèbre famille écrite par Roger Lemelin, « Le crime d’Ovide Plouffe ».

Il participe ensuite au documentaire-fiction de Paul Tana, « Caffè Italia Montréal », où il témoigne de ses origines italiennes.

En 1986, Pierre Curzi joue dans le nouveau film d’Yves Simoneau, « Pouvoir intime », en plus de signer avec lui le scénario du film. Ce film, considéré comme le premier thriller québécois, obtient un succès modeste à sa sortie, mais avec les années, il devient un incontournable du cinéma québécois.

Toujours en 1986, il participe au film de Denys Arcan, « Le déclin de l’empire américain ». Il y incarne un universitaire attiré par les très jeunes femmes aux côtés de Geneviève Rioux, Rémy Girard, Yves Jacques, Daniel Brière, Dorothée Berryman, Louise Portal et Dominique Michel. Le film obtient un immense succès, tant au Québec qu’à l’étranger. Il est même présenté au prestigieux Festival de Cannes. « Le déclin de l’empire américain » reçoit même une nomination aux Oscars en 1987 comme meilleur film étranger.

Le 23 novembre 1986, lors du tout premier gala Métrostar, il reçoit le trophée du meilleur acteur de cinéma pour « Le déclin de l’empire américain », un prix décerné par le public.

En 86 et 89, il tient le rôle de François O’Neil dans l’un des téléromans les plus populaires des années 80, « Des dames de cœur » de Lise Payette.

En 1988, il joue à nouveau avec sa compagne de vie, Marie Tifo, dans le téléfilm « T’es belle Jeanne » de Robert Ménard.

Peu après, il tourne avec Yves Simoneau dans le film « Dans le ventre du dragon » où il tient le rôle d’un livreur de circulaires aux côtés de Michel Côté, Rémy Girard et David LaHaye.

Dans les deux années suivantes, il reprend de nouveau son rôle de François O’Neil dans le téléroman « Un signe de feu » de Lise Payette, la suite des « Dames de cœur ».

Jusqu’en 1991, il participe à l’une des séries télévisées les plus populaires de la télévision québécoise, « Les filles de Caleb ». Il y tient le rôle de Dosithée Pronovost, le père du célèbre Ovila joué par Roy Dupuis. Pour le tournage, il partage aussi la vedette avec Véronique LeFlaguais et Marina Orsini.

En août 1996, à la suite du décès prématuré du comédien Robert Gravel, il reprend le rôle du directeur Gilles Bazinet dans le téléroman quotidien « Virginie » écrit par Fabienne Larouche, rôle qui avait été créé par Robert Gravel au tout début de la série. Il sera le directeur de l’école Sainte-Jeanne d’Arc jusqu’en 2007.

À partir de 1997 et pendant dix ans, il préside l’Union des Artistes, le syndicat qui défend les droits des artistes du Québec.

Au cours de ses années comme président de l’Union des Artistes, il aura été à l’origine de la création de la Coalition canadienne pour la diversité culturelle qui regroupe les associations professionnelles de tous les milieux artistiques : la musique, le cinéma, le théâtre, etc. Leur but est de s’assurer que rien ne menace la culture dans les traités de libre-échange.

De 2000 à 2001, il est le président de la Soirée des Jutra, un gala qui récompense les artistes et artisans du cinéma québécois.

En 2003, il fait partie du nouveau succès international de Denys Arcand, « Les invasions barbares ». Les mêmes personnages du « Déclin de l’empire américain » se retrouvent après 16 ans autour de Rémy qui lutte contre le cancer. Le film connaît un énorme succès au Québec et à l’étranger et est présenté au Festival de Cannes.

En septembre 2004, il est élu président de la Fédération internationale des acteurs à Budapest.

Il est aussi élu président du Fonds d’investissement de la culture et des communications (FICC).

En 2007, il quitte son poste de président de l’Union des Artistes pour devenir candidat du Parti Québécois dans la circonscription de Borduas.

Pour clore en beauté sa carrière de comédien avant qu’il n’entame sa carrière politique, il reçoit le Prix hommage lors de la Soirée des Jutra du 18 février 2007.

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@ inconnu – Pierre Curzi, député de Borduas

Lors des élections du 26 mars, il est élu député péquiste dans la circonscription de Borduas, par une majorité de 2 518 votes sur son plus proche rival, le candidat de l’ADQ.

Lors des élections de décembre 2008, il est réélu avec une majorité de plus de 4 000 voix. Le Parti Québécois reforme alors l’Opposition officielle à l’Assemblée Nationale. Accessible et à l’écoute, le député Pierre Curzi est très apprécié et reconnu par les citoyens de sa circonscription où il travaille de manière acharnée.

En 2011, il quitte le Parti Québécois pour siéger comme député indépendant à l’Assemblée Nationale.

Il ne se représente pas aux élections suivantes, mais demeure tout de même actif en politique. C’est à lui qu’on pensera, l’année suivante, pour être porte-parole du Nouveau Mouvement pour le Québec et le Mouvement démocratique pour une constitution du Québec.

Pierre Curzi est également récipiendaire de plusieurs distinctions parmi lesquelles : deux Prix Génie, chevalier de l’Ordre de la Pléiade et le Prix Camille-Laurin.

Un prix de la ligue nationale d’improvisation porte également son nom.

Grand tribun, grand comédien, insuffleur de liberté, amoureux du peuple, défenseur passionné de la langue française, du statut de l’artiste et du syndicalisme, Pierre Curzi, fils d’immigrant italien, est un Québécois exemplaire. C’est aussi avec intelligence qu’il prône l’idée républicaine de souveraineté populaire, à une époque où le pouvoir paraît échapper au peuple. Pierre Curzi incarne à merveille ce que devrait être un patriote aujourd’hui, c’est-à-dire un casseur de statu quo, un homme debout, un éveilleur de conscience et de fierté.

Monsieur Curzi est celui qui a porté le dossier difficile de la loi 101 au cégep, devenu une position du Parti québécois. Alors qu’il était député indépendant, il a aussi proposé une nouvelle charte de la langue française qui soit en phase avec les principes de Camille Laurin.

Par ailleurs, il intervient régulièrement et de manière brillante dans le débat public et tient une chronique à l’émission radiophonique de Paul Arcand au 98,5 FM : la Commission Curzi-Dumont.

@ inconnu - Pierre Curzi est toujours dévoué à la langue française
@ inconnu – Pierre Curzi est toujours dévoué à la langue française

Texte de Camil Bouchard, ancien député à l’Assemblée nationale, sur son ami Pierre Curzi :

« Une ardente patience »

 Pierre est un homme de conviction et de courage toujours à la recherche du chemin juste sur lequel s’engager avec les citoyens. Ce chemin juste ne fait jamais dans le raccourci, fait halte là où il est nécessaire de s’interroger, de remettre en question avec toujours et sans discontinuer un objectif : baliser ce chemin de repères vers une liberté populaire, volontaire, consciente, informée qui renvoient constamment les citoyens à leur intelligence et à leur responsabilité. Le patriotisme de Pierre repose entièrement sur la souveraine capacité du peuple à se définir, à se reconnaître et à se projeter dans un pays dont ils auront eux-mêmes identifié les contours et qu’ils auront installé sur un socle robuste de valeurs et de droits. Pierre, comme Neruda, est animé d’une ardente patience, cette patience nourrie à la fois d’une foi inébranlable dans la démocratie participative et d’une brulante affection pour le pays qu’il porte.

 Je lui dis toute mon admiration, mon affection et ma reconnaissance,

 Camil Bouchard.

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