Pour mieux comprendre Richard Henry Bain

Lettre de Pierre Desjardins publié dans le journal Le Devoir le 7 décembre 2012

«Jetons un coup d’oeil, par exemple, sur ce qu’en tant qu’anglophone il avait l’occasion de lire dans ses journaux et nous jugerons ensuite si nous avons tellement à nous surprendre qu’un être aussi fragile mentalement que lui ait voulu s’attaquer à la chef nouvellement élue d’un parti souverainiste.

La chroniqueuse du Calgary Herald écrivait peu avant l’élection que le programme de Pauline Marois est le plus raciste de toute l’histoire canadienne. Le National Post dira le jour de l’élection que Mme Marois n’a pas sa raison d’être à la tête du Québec, car malgré son élection, les Québécois eux-mêmes ne veulent pas d’elle… Et quant à The Gazette et au Globe and Mail, depuis des années, disons-le, ils traitent les militants du projet souverainiste de terroristes et de radicaux qui veulent retirer tous ses droits à la minorité anglophone.
[…]

Même avec un vote fortement majoritaire pour un Oui lors d’un éventuel référendum, il est clair que plus jamais les anglophones d’ici n’accepteront pareille décision. Ils ont appris leur leçon et s’en remettront toujours au fédéral à l’avenir quant à leur droit, selon eux inaliénable, de faire partie du Canada et quant à la préséance de celui-ci sur toute velléité provinciale en matière de souveraineté. C’est d’ailleurs exactement ce qu’expliquait Richard Henry Bain dans ses propos sur les ondes de CJAD.[…]

Si le Parti québécois se veut cohérent avec lui-même, il serait peut-être temps qu’il cesse de tergiverser en souriant béatement à tout le monde et qu’il affirme plutôt résolument, fermement et clairement ses positions indépendantistes. Car maintenant qu’il a été élu, il se doit de les assumer en adulte plutôt que de se défiler lâchement en ne dénonçant pas, par exemple, les abus des médias anglophones à son endroit et qui ont tristement conduit Richard Henry Bain à commettre son attentat.»

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