Priorité à l’indépendance

NIC PAYNE – Huffington Post Québec – 1 mai 2014

FouleQuébec03

Les commentaires émis par certains ténors du Parti québécois depuis l’élection du 7 avril laissent penser qu’à ce jour, une partie de l’élite péquiste n’arrive toujours pas à s’extirper de l’impasse intellectuelle et politique dans laquelle elle s’enfonce depuis plusieurs années. Cette impasse naît de deux éléments fondamentaux: d’abord, la peur de perdre un prochain référendum, décuplée par la certitude que les conditions d’une victoire référendaire ne sont pas réunies. Ensuite, la volonté de gouverner à tout prix, c’est-à-dire sans avoir au préalable fait une proposition indépendantiste aux Québécois, puisqu’on pense qu’une telle proposition serait un insurmontable handicap électoral.

Un troisième élément s’ajoute et cautionne cette quête du pouvoir provincial, en permettant au PQ de conserver tant bien que mal son identité souverainiste: la thèse du « bon gouvernement » péquiste qui nous rapprocherait de l’indépendance.

En agissant selon ces prémisses, c’est-à-dire en se présentant sous pavillon souverainiste tout en évitant de s’engager dans une démarche indépendantiste concrète, le Parti québécois est devenu le fossoyeur de sa propre pertinence. D’une part, il ne parvient plus à rassembler les indépendantistes, et d’autre part, il continue de repousser les non-indépendantistes. […]

On peut toujours prétendre qu’un monstre imaginaire a fait perdre le PQ. Mais il est beaucoup plus sûr de s’en tenir à un constat objectif de ce que fut la campagne péquiste: une proposition de gouvernance strictement provinciale, agrémentée d’un bref soubresaut indépendantiste suivi d’une série de reculades et d’amendements effarés, et à travers cela, les bribes habituelles d’un souverainisme équivoque et contrit. C’est à cette campagne-là que doit être attribuée la défaite du 7 avril, et non pas à une campagne positive et décomplexée sur l’indépendance du Québec.

[…] Quand je vois où en est rendu ce parti et quand je vois stagner l’option indépendantiste après pratiquement vingt ans de silence et de dévoiement de cette grande idée vers un souverainisme qui n’est plus qu’une marque de commerce de gouvernement provincial, je ne peux pas croire qu’on ne puisse pas viser beaucoup plus haut, ni qu’on ait plus à perdre en s’assumant pleinement comme indépendantistes. Au contraire.

[…] nous avons toujours, depuis la fondation d’ON, placé l’objectif indépendantiste au-dessus de l’intérêt partisan. Cette philosophie est au fondement même de notre organisation. […] C’est dans le même esprit qu’aujourd’hui, des militants d’ON écoutent attentivement ce qu’ont à dire les porte-parole péquistes en cette période de transition vers une nouvelle direction.

Le Parti québécois demeure un joueur majeur dont les décisions influent lourdement sur le destin du mouvement indépendantiste. Nous sommes donc interpellés par la possibilité, aussi ténue puisse-t-elle être, qu’il s’y opère un tournant salutaire vers un engagement indépendantiste clair et assumé. Ce tournant pourrait être aidé, déclenché ou concrétisé par une candidature à la direction qui irait dans ce sens, et pourrait être le point de départ du rassemblement tant souhaité des forces indépendantistes. Sans présumer d’un tel aboutissement des choses, le simple fait qu’il puisse y avoir débat sur cette question, doit nous intéresser.

[…] Nous devons tout faire pour sortir le mouvement indépendantiste de l’attentisme. Le Québec mérite une proposition d’indépendance franche, moderne et rassembleuse.

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