Le Patriote – sept 2016
Au cours de l’été, je suis allé dans le sud-est ontarien, à travers des villages dont bon nombre sont majoritairement francophones, comme Plantagenet, où se tient le Festival de la bine; comme Limoges, où j’ai assisté à une pièce de Michel Tremblay jouée par une troupe franco-ontarienne; ou encore comme Casselman, où se déroule chaque été le Festival de la curd (la « curd » étant ce qu’on appelle du fromage en grains ou en crottes). Quand on emprunte la sortie pour Casselman, on est sitôt frappé par l’immense drapeau franco-ontarien qui flotte au vent.
Ce midi-là, on se bousculait aux portes du McDonald’s. Nous nous étions arrêtés pour une collation hyper-calorique. Le personnel était entièrement francophone, car nous pouvions les entendre clairement du fond de leur cuisine où ils « assemblent » leurs hamburgers. Je fus témoin d’une scène ahurissante. Des touristes, venus probablement du Québec pour se rendre au parc aquatique Calypso, se consultait avant de passer leur commande.
Ils parlaient français entre eux. Le jeune serveur leur demanda en anglais ce qu’ils désiraient. Le chef de la troupe, en l’occurrence le père de famille, crut bon de passer aussitôt à l’anglais. Le jeune répéta la commande et indiqua le coût… toujours en anglais. Puis, il se retourna et c’est en français qu’il précisa de ne pas mettre de « pickles » dans un des Big Mac.
Autrement dit, la langue maternelle de tout ce beau monde était le français, mais il leur convenait, au nom de qui, au nom de quoi, de ne faire les échanges qu’en angliche… promu langue