Quand les jeunes étaient souverainistes…

LOUIS FOURNIER | LE DEVOIR | 16 mai 2014

Révolution tranquille 60

On répète beaucoup, par les temps qui courent, que les jeunes sont moins attirés par le projet de souveraineté de notre nation, le Québec. C’était bien différent il y a 50 ans, dans un autre contexte, bien sûr. Le 15 novembre 1964 — 12 ans, jour pour jour, avant l’élection du Parti québécois de René Lévesque —, la Presse étudiante nationale (PEN) fut le premier groupe de la société civile à appuyer le projet d’un Québec souverain et de son association possible avec le Canada. La résolution souverainiste fut adoptée, à une large majorité, lors de notre congrès national à Montréal. Le Devoir titrait dans son édition du lendemain : « Les journalistes étudiants réclament un État du Québec indépendant et républicain. » La PEN est alors une des organisations étudiantes les plus anciennes et les plus actives au Québec. […]

Voici la position d’avant-garde adoptée par le congrès de la PEN, à l’automne 1964 :

« 1– Que le Québec devienne un État souverain ; 2– Que le Québec souverain conserve de forts liens économiques avec le Canada ; 3– Que le Québec souverain détermine, de concert avec le Canada, selon ses besoins et intérêts, les modalités de sa collaboration effective avec le Canada sur tout sujet d’ordre culturel, économique, social et politique ; 4– Que le Québec souverain devienne une République. »

Le congrès vote aussi un amendement important à la résolution : que le Québec souverain,« s’il le juge nécessaire, puisse former une association avec le Canada ». Le modèle évoqué est celui de la Communauté économique européenne. […]

Six mois avant notre congrès, le 9 mai 1964, le ministre le plus nationaliste du gouvernement québécois, René Lévesque, avait fait une déclaration retentissante en faveur d’un statut d’« État associé » pour le Québec. Devant les étudiants de mon collège, le Sainte-Marie à Montréal, il affirme que « le seul statut qui convienne au Québec est celui d’un État associé qu’il faudra négocier avec le reste du Canada ». Il ajoute : « Sans égalité réelle des deux nations, l’indépendance totale deviendra inévitable. »

Cette « indépendance totale » est prônée par un jeune parti fondé en 1960, le Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN). Un autre parti souverainiste, le Regroupement national, né d’une scission au sein du RIN, est fondé en septembre 1964. Une petite formation de gauche, le Parti socialiste du Québec, rejette l’indépendance mais défend un projet d’États associés Québec-Canada. […]

[…] Quand je me souviens de ce congrès marquant de la PEN en 1964, je me dis que j’avais presque 20 ans et toute la vie devant moi… et que le projet de faire du Québec un pays commençait à peine à éclore. Ce projet de pays est toujours inachevé, mais je peux témoigner qu’il est bien plus vivant et plus fort aujourd’hui qu’il l’était il y a 50 ans !

Il doit cependant — une fois de plus — s’adapter à un contexte nouveau marqué notamment par la mondialisation et d’autres défis que la jeunesse d’aujourd’hui devra affronter. C’est maintenant aux jeunes de s’approprier ce projet de pays et de le faire leur. […]

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