Quand l’État bafoue sa propre politique linguistique

Article de Jacques Beaumier paru dans le Journal SFPQ en décembre 2009.

Le 28 septembre dernier, le SFPQ, le Mouvement Montréal français (MMF), Impératif français et la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) présentaient leur plan d’action pour que le gouvernement du Québec respecte sa propre politique linguistique dans les ministères et organismes. Comme l’a relevé le président du MMF, Luc Thériault, cette politique prescrit littéralement que « l’Administration favorise l’unilinguisme français dans ses activités afin de refléter le fait que le français est à la fois la langue officielle et la langue normale et habituelle de la vie publique. »

 » Faire du français la langue publique commune et officielle est un facteur essentiel de l’inclusion des nouveaux arrivants à la société québécoise. C’est la condition première pour assurer l’avenir du français au Québec, seul État majoritairement francophone de l’Amérique du Nord. C’est contribuer à la défense de la diversité culturelle dans la mondialisation », a conclu le président de la SSJBM, Mario Beaulieu.

Les organismes et ministères ont été listés selon leur conformité ou non à la politique linguistique gouvernementale. Parmi ceux qui se sont conformés, notons les ministères de l’Éducation, du Loisir et du Sport, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, du Travail, la Régie des alcools, des courses et des jeux, ainsi que la Société des loteries vidéo du Québec. Plusieurs citoyens et fonctionnaires sont intervenus afin que cesse la pratique gouvernementale consistant à offrir en premier lieu l’accès au message en anglais « For service in English, press 9 ». En décembre dernier, la Commission des transports du Québec et la Régie du logement du Québec avaient également emboîté le pas. Toutefois, certains ministères et organismes sont demeurés délinquants: l’Office de la protection du consommateur, Service de l’assurance-automobile du Québec (SAAQ), la Commission d’accès à l’information et le Directeur de l’État civil.

Un manque de volonté gouvernementale

Selon le président d’Impératif français, Jean-Paul Perreault, « l’insistance de certains à ne pas modifier leur pratique témoigne éloquemment du manque d’initiative et de volonté du gouvernement du Québec dans son ensemble, mais plus particulièrement de la ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, ainsi que du Secrétariat à la politique linguistique (SPL) et de l’Office québécois de la langue française (OQLF) ».

Le SFPQ s’est engagé à mener une étude de la situation des pratiques linguistiques dans l’ensemble des organismes et ministères. Une fois l’analyse des résultats connue, des moyens de sensibilisation et de pression pourront être mis en branle en fonction de la situation de chaque institution ciblée. « Nous croyons que le premier ministre a déjà la possibilité de donner rapidement un coup de barre pour arrêter cette bilinguisation de l’appareil d’État en envoyant un message clair et ferme à l’ensemble des gestionnaires: la langue de communication de l’État québécois, c’est le français ! », a pour sa part déclaré Lucie Martineau, présidente du SFPQ.

 » Faire du français la langue publique commune et officielle est un facteur essentiel de l’inclusion des nouveaux arrivants à la société québécoise. C’est la condition première pour assurer l’avenir du français au Québec, seul État majoritairement francophone de l’Amérique du Nord. C’est contribuer à la défense de la diversité culturelle dans la mondialisation », a conclu le président de la SSJBM, Mario Beaulieu.

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