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Questions à Yanick Barrette

YANICK BARRETTE Directeur du livre
« Le Québec à l’heure des choix – regard sur les grands enjeux >

par Rachid Bandou | Le Patriote

yannick bareette
Yanick Barrette (Photo : Henry Saint-Fleur)

Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs du journal Le Patriote ?
Je suis titulaire d’un baccalauréat en histoire et d’une maîtrise en géographie. Je poursuis actuellement un doctorat en études urbaines, plus particulièrement sur la question des rapports de pouvoir entre des acteurs politiques.

Qu’est-ce qui vous a incité à initier et diriger Le Québec à l’heure des choix ?
Nicholas (mon collaborateur) et moi discutions des grands enjeux québécois lorsque l’on s’est dit que ça serait intéressant d’obtenir l’avis d’experts. On s’est donc interrogé sur la faisabilité d’un livre qui, à partir de l’opinion de diverses personnalités, aborderait justement la question des grands défis québécois. On a donc lancé quelques lignes à l’eau afin de voir l’intérêt des gens pour participer à ce genre d’ouvrage collectif sur le Québec. Finalement, c’est ce qui a donné le résultat actuel avec ses avantages et ses défauts.

Comment s’est opéré le choix des auteurs qui ont contribué à ce livre orignal, où il y a toute une panoplie d’auteurs parfois aux convictions politiques opposées ?
À la base, on voulait obtenir des gens de tous les horizons politiques. Notre but était de donner la parole à des individus qui normalement ne se seraient pas parlé. Le choix s’est d’abord opéré à partir de notre réseau de contacts et de nos connaissances; ensuite, d’autres se sont intéressés au projet et le tout a fait boule de neige, au point où on a dû couper le tiers des textes qu’on avait reçus.

Y avait-il des personnalités que vous aviez contactées et qui ont refusé d’y contribuer ? Si oui, pourquoi selon vous ?
Bien entendu, certains ont refusé par manque de temps, d’intérêt ou tout simplement parce que le projet était pro bono. Vous savez, Nicholas et moi, on voulait faire un ouvrage non pas pour l’argent, mais pour l’amour du Québec et surtout afin d’établir un dialogue sur les grands enjeux. C’est donc pour cette raison qu’on a décidé de remettre la totalité des retombées économiques de l’ouvrage à la Fondation pour l’Alphabétisation du Québec.

Quel message voulez-vous passer, à travers ce livre collectif, aux lecteurs et lectrices québécois ?
Que malgré les différences d’opinions, d’orientations politiques ou religieuses, il est possible de dialoguer. Le Québec à l’heure des choix démontre que ce genre d’exercice n’est justement pas un dialogue de sourds, mais une discussion ou plutôt l’ébauche d’une discussion fondamentale sur le Québec actuel et futur. Nous avons aussi insisté sur l’importance, dans ce monde dicté par l’hyperactivité et l’instantanéité, de la réflexion et des temps d’arrêt. Cet ouvrage collectif, c’est justement un temps d’arrêt, une pause afin de mieux comprendre les défis qui nous entourent et nous guettent.

Outre la présence de l’écrivain et dramaturge Karim Akouche, un immigrant d’origine kabyle, on remarque dans ce débat littéraire l’absence de leaders d’autres communautés culturelles que celle qu’il représente. Pourquoi ?
Ce n’est pas tout à fait juste, mais pas entièrement faux non plus. Il faut tout de même noter la participation de Vladimir de Thézier, Rabii Rammal et Nicholas Bautista. Cela dit, au moment de l’appel à contribution, notre réseau était beaucoup moins vaste qu’aujourd’hui, ce qui a limité notre choix d’auteurs. Aujourd’hui, alors que nous travaillons sur le Tome 2 de l’ouvrage, nous avons approché davantage de femmes et de personnalités issues des communautés immigrantes. Est-ce que cela se traduira par une plus grande participation ? Tout dépendra de leur intérêt à participer à l’ouvrage. Néanmoins, nous souhaitons effectivement assurer une meilleure représentativité féminine et des communautés culturelles dans le prochain tome.

livreLe lancement de ce livre, à la maison Ludger-Duvernay, fut un succès. Ce succès vous encourage-t-il à diriger d’autres ouvrages collectifs sur d’autres sujets qui pourraient rejoindre les préoccupations du peuple québécois ?
Tout à fait ! Comme indiqué, nous travaillons déjà sur le deuxième tome de l’ouvrage qui traitera notamment des enjeux du féminisme, de la violence et de la sécurité, de la sexualité, etc. En espérant un lancement pour l’automne 2015. •••

 

Une quarantaine de personnalités publiques – Gabriel Nadeau-Dubois, Patrick Turmel, Pascal R. Léveillé, Me Frédéric Bérard, Nicholas Bautista- Beauchesne, Martin Maltais, Ianik Marcil, Simon Tremblay-Pepin, Simon- Pierre Savard-Tremblay, Normand Baillargeon, Alexa Conradi, Yanick Barrette, Étienne Lyrette, Philippe Schnobb, Jean Carette, Sébastien Lord, Karel Mayrand, Patrick R. Bourgeois, Pierre Etienne Loignon, Scott McKay, Geneviève Tardy, Louis Balthazar, Jean-Louis Roy, Karim Akouche, Sébastien Lévesque, Lise Ravary, Étienne Savignac, Patrick White, Catherine Dorion, Marie Roberge, Matthieu Dugal, Jocelyne Robert, Claude La Charité, Pierre-Luc Bégin, Rabii Rammal, France Dubé, Sarah Labarre, Marc-André Cyr, Gilles Laporte, Vladimir De Thézier, Sol Zanetti et Robin Philpot – posent un regard sur les défis actuels du Québec en invitant le lecteur à réfléchir sur les grands enjeux d’aujourd’hui et de demain. Ouvrage collectif sous la direction de Yanick Barrette, Le Québec à l’heure des choix : regard sur les grands enjeux, Dialogue Nord-Sud, Montréal, 2014, 600 p., ISBN 978-2-924107-10-2 L’argent de la vente du livre sera versé à la Fondation pour l’Alphabétisation.

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