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Toujours pas de projet de loi sur la création de l’Université de l’Ontario français

À quelques semaines de la pause des fêtes à l’Assemblée législative de l’Ontario, la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne s’impatiente parce que le projet de loi pour créer l’Université de l’Ontario français n’a toujours pas été déposé.

 

Julie-Anne Lamoureux | ICI RADIO-CANADA

La FESFO dit qu’elle reçoit de plus en plus de plaintes et que la grogne est très présente parmi les militants.

Des jeunes francophones s’impatientent

Les libéraux promettaient un tel projet de loi dans les « prochains mois » à la fin d’août, lors du dépôt du rapport du Conseil de planification, dirigé par Dyane Adam.

Le gouvernement assure que le projet de loi sera déposé très bientôt. En coulisses, des sources gouvernementales laissent entendre que c’est imminent depuis quelques semaines.

Mais la ministre de l’Enseignement supérieur et vice-première ministre, Deb Matthews, ne veut pas s’engager officiellement en public.

Le projet de loi sera-t-il déposé bientôt? « Restez à l’écoute [Stay tuned] », dit-elle.

Deb Matthews Photo : Radio-Canada/Pierre-Olivier Bernatchez

Elle offre la même réponse quand on lui demande si le projet de loi sera déposé d’ici la mi-décembre et s’il sera adopté avant le déclenchement de la campagne électorale.

Chaque fois, sa réponse est la même :

Restez à l’écoute [Stay tuned]. Nous travaillons très fort à ce projet.

Deb Matthews, ministre de l’Enseignement supérieur de l’Ontario

Le NPD est inquiet

Le NPD se dit toutefois de plus en plus inquiet. Les élus ne siégeront pas avant le 14 novembre – ils sont dans leurs circonscriptions cette semaine – et ne siégeront ensuite que jusqu’au 14  décembre.

Les travaux seront ensuite ajournés pour la pause d’hiver et les députés ne devraient revenir en Chambre que le 20 février 2018.

Un projet de loi peut être adopté en quelques semaines s’il y a collaboration entre les partis ou prendre plus de temps si la joute politique est complexe.

La député néo-démocrate et porte-parole en matière d’affaires francophones, France Gélinas. Photo : Radio-Canada

La porte-parole en matière d’affaires francophones pour le NPD, France Gélinas, craint que le climat préélectoral des prochains mois ne paralyse les travaux et que peu de choses soient accomplies entre le 20 février et le déclenchement de la campagne électorale.

Je n’ai aucune idée combien de temps on va siéger au mois de février. Ce sont eux [les libéraux] qui vont décider s’il y a prorogation ou s’ils nous rappellent ou non. Vont-ils nous rappeler pour une semaine, deux semaines, juste assez pour nous donner de faux espoirs que le projet avance?

France Gélinas, porte-parole en matière d’affaires francophones, Nouveau Parti démocratique de l’Ontario

France Gélinas craint ainsi que le projet de loi ne soit pas adopté avant les élections du 7 juin 2018.

Elle estime que les dossiers francophones ne sont pas prioritaires pour le gouvernement et qu’il faut constamment mettre de la pression pour qu’ils progressent.

Ça se passe comme ça depuis au moins six ans. Chaque pas nécessite des efforts incroyables. […] Ils vont jouer la carte d’un projet de loi quand ça va les servir pour les prochaines élections.

France Gélinas, porte-parole en matière d’affaires francophones, Nouveau Parti démocratique de l’Ontario

Pas un enjeu électoral

Les organismes principaux qui militent pour la création d’une université de langue française répètent depuis des années qu’ils ne veulent pas que cette question devienne un enjeu électoral.

Pour eux, ce projet doit progresser dans les prochaines semaines.

On espère que ça ne devienne pas un enjeu électoral […] On est en train de donner le temps au gouvernement de vraiment intégrer nos demandes.

Josée Joliat, coprésidente, Regroupement étudiant franco-ontarien

Le Regroupement étudiant franco-ontarien (REFO) dit accepter que le dossier avance lentement tant et aussi longtemps que le projet de loi intègre ses revendications.

Demandes du REFO :

  • Faire participer les jeunes et les étudiants francophones au processus de création de l’université
  • Créer un comité pour s’assurer que l’université deviendra un projet provincial et non limité à une seule région
  • Accorder à la nouvelle université l’exclusivité des programmes en français à Toronto

Josée Joliat, coprésidente du Regroupement étudiant franco-ontarien Photo : Radio-Canada

Sans avoir la garantie que ses demandes se retrouveront dans le projet de loi, le REFO est tout de même prêt à donner un peu plus de temps au gouvernement.

Ils nous ont dit qu’on aura cette université de langue française, donc ça reste à eux de livrer ce qu’ils ont promis à la communauté.

Josée Joliat, coprésidente, Regroupement étudiant franco-ontarien

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario dit aussi avoir bon espoir que le projet de loi est en route. Mais son président estime qu’il faudra mettre de la pression sur le gouvernement s’il n’est pas déposé au mois de novembre.

Si ça continue d’étirer, on va peut-être vouloir mettre un peu de pression […] On nous avait dit que le projet de loi serait déposé au mois de novembre. On attend tout simplement que ça se fasse pour aller de l’avant.

Carol Jolin, président, Assemblée de la francophonie de l’Ontario

Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario Photo : Radio-Canada

L’AFO reconnaît que le dossier a tardé à progresser. Initialement, la communauté francophone espérait que l’université francophone ouvre ses portes le 1er septembre 2018. En août dernier, le gouvernement parlait d’une première cohorte qui pourrait entreprendre ses études en français à l’automne 2020.

Le dossier n’a pas avancé aussi rapidement qu’on aurait voulu, mais là on a un engagement concret du gouvernement.

Carol Jolin, président, Assemblée de la francophonie de l’Ontario

Jusqu’ici, les trois partis politiques à Queen’s Park ont soutenu l’idée d’une université pour les francophones.

 

 

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