Un argument qui sort de nulle part

Émilie Bergeron | Journal de Montréal

 

L’énoncé

Aux prises avec de vives critiques depuis que son gouvernement a coupé le financement du projet d’université francophone à Toronto, la ministre ontarienne responsable des Affaires francophones, Caroline Mulroney, a réagi de façon surprenante à l’annonce d’une contribution de 1,9 M$ du gouvernement fédéral destinée à sauver le projet.

« Le gouvernement Trudeau reconnaît que son gouvernement sous-finance les francophones en Ontario » par rapport à d’autres provinces, a rétorqué son bureau à la chaîne publique ontarienne francophone TFO lundi.

Les faits

Mme Mulroney peut difficilement utiliser l’argument du sous-financement en provenance du fédéral pour justifier l’abandon par son gouvernement du projet d’université francophone en Ontario.

Ottawa envoie à l’Ontario 1,4 M$ chaque année dans le cadre de l’entente sur les services dans la langue de la minorité et c’est à cette enveloppe que Mme Mulroney fait référence.

« Le problème, c’est que cette entente ne touche pas l’éducation post-secondaire », précise la politologue Stéphanie Chouinard, du Collège militaire royal à Kingston.

D’ailleurs, c’est seulement en novembre, dans la foulée du mécontentement suscité par des coupes de son gouvernement touchant les francophones, que Mme Mulroney a utilisé pour la première fois l’argument du « sous-financement » du fédéral.

Mentionnons aussi que l’Ontario ne reçoit pas seulement 1,4 M$ dans le cadre du Plan d’action fédéral sur les langues officielles. Cette province reçoit notamment le tiers des 235 M$ destinés à un autre programme, en éducation.

 

 

 

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