Un chauffeur de la STM suspendu pour avoir distribué des drapeaux du Québec

Patrick Bellerose | Journal de Québec

Un chauffeur de la Société de transport de Montréal a été suspendu sans solde pour une journée parce qu’il avait distribué des pamphlets et des drapeaux du Québec.

Le 19 janvier dernier, Paul-André Desbiens a distribué «des pamphlets ainsi que des minidrapeaux du Québec» sur les tables de la salle des employés, en vue du Jour du drapeau, deux jours plus tard.

Il a également distribué environ 50 de ces pamphlets sur les autobus et les véhicules de chef d’opération qui se trouvaient alors dans un garage de la STM.

Dans une lettre avisant Paul-André Desbiens de sa suspension, le chef des opérations du Centre de transport Frontenac, Alexandre Cadieux, écrit que la STM a «dû déployer rapidement un chef d’opération afin de retirer sur tous les véhicules, et avant la sortie, les pamphlets que vous avez distribués, ce qui a généré des coûts supplémentaires».

 

Geste politique

«Nous considérons que la distribution de ces drapeaux et pamphlets [est une expression] de vos convictions politiques personnelles allant à l’encontre de l’image apolitique que la STM veut se donner», poursuit le chef des opérations.

Ce dernier demande à Paul-André Desbiens de se «limiter aux tâches de chauffeur d’autobus et de cesser immédiatement toute action politique sous quelque forme que ce soit, ce qui inclut, mais sans s’y limiter, tout commentaire ou affichage concernant l’historique du Québec et les représentants politiques».

En conséquence, le chauffeur d’autobus a été suspendu sans solde pour une journée, le 20 février dernier. «Sachez que si d’autres événements de la sorte se produisaient, des mesures disciplinaires plus sévères s’appliqueraient», ajoute le chef des opérations dans sa missive.

 

Patriotisme?

De son côté, le syndicat des chauffeurs d’autobus de la STM a confirmé qu’un grief avait été déposé auprès de la direction pour contester la mesure disciplinaire, mais n’a pas souhaité commenter directement le cas de Paul-André Desbiens.

La STM a également refusé de commenter «le cas particulier d’un employé, puisqu’il s’agit de régie interne».

Pour sa part, le président de la Société Saint-Jean-Baptiste se désole de la sanction imposée au chauffeur de la STM. «Depuis quand distribuer ou faire la promotion du drapeau constitue une action politique? demande Maxime Laporte. Le drapeau du Québec représente l’ensemble du peuple québécois.»

 

 

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