Un débat qui n’en finit plus

Article d’Henri Marineau publié dans Québec Hebdo le 14 janvier 2012

À la naissance du Parti québécois, au début de la vingtaine, j’assistais, grisé par ce vent de patriotisme, au réveil de la nation québécoise sous l’égide de René Lévesque. Quarante-deux ans plus tard, après deux échecs référendaires, des décennies d’étapisme dans l’attente de conditions gagnantes, je subis encore les élucubrations laborieuses de politiciens «patients» qui aboutissent à des stratégies caduques et rétrogrades qui ont frappé le mur d’une fin de non-recevoir à maintes occasions.

Je recevrai cette année ma pension de sécurité à la vieillesse…et j’attends toujours que le Québec devienne une nation! Pendant ce temps-là, certains politiciens, qualifiés de «pas pressés», considèrent que les citoyens de ma génération devraient faire preuve d’un peu de patience et, qu’un jour, nous accéderons à notre statut de pays.

Pourtant, quand je regarde autour de moi, je constate que d’autres nations, depuis lors, nettement moins nanties en terme de richesses naturelles que le Québec, ont acquis courageusement leur indépendance en des périodes de temps beaucoup plus courtes.

Devant ce constat, je me demande pourquoi les Québécois se retrouvent servilement encore aujourd’hui placés sous la tutelle d’un régime politique qui renie ses origines et piétine sans scrupule ses valeurs fondamentales.

Mais qu’est-ce qui peut bien nous maintenir béatement dans cet état d’asservissement? Qu’est-ce que nous attendons pour nous affranchir de cet état annihilant qui nous réduit à un statut de peuple soumis et dominé?

Le Québec possède pourtant tous les atouts pour assumer sa place au sein du conseil des nations, que ce soit sa langue, la diversité de sa culture, la richesse de son territoire ou le courage de ses habitants qui ont su maintenir fièrement le fait français en Amérique.

Après toutes ces années d’un parcours sinueux sans lendemain, je refuse d’être considéré comme un citoyen «pressé»… Je considère que j’ai démontré au contraire énormément de patience et qu’il est plus que temps que nous passions à l’étape ultime, à savoir l’accession à notre indépendance pleine et entière.

Vivement une voix qui lance et proclame le grand cri de ralliement qui nous conduira sans détour inutile vers la voie du pays du Québec! Comme dirait l’autre, la patience a ses limites et, en ce qui me concerne, elles sont indubitablement franchies. Le «pressé» a fait preuve d’énormément de patience…il est temps de passer à l’action!

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