Une coalition de syndicats veut brasser les chefs de parti sur la question du français au Québec

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Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et membre de Partenaires pour un Québec français Photo : La Presse canadienne/Ryan Remiorz

 

À la veille du déclenchement de la campagne électorale au Québec, les Partenaires pour un Québec français pressent les partis d’inscrire dans les débats à venir la question du français, surtout en milieu de travail.

Les membres de Partenaires pour un Québec français (PQF), notamment des syndicats et la Société Saint-Jean-Baptiste, se disent inquiets. Dans les milieux de travail de la province, affirment-ils, le français recule, et ce, même si des progrès ont été enregistrés 40 ans après l’adoption de la Charte de la langue française.

En entrevue à ICI RDI mardi, Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), s’est fait le porte-parole de PQF. Selon lui, dans le contexte actuel de mondialisation et de pénurie de main-d’oeuvre, « le patronat réclame sans arrêt l’apport de davantage de travailleurs migrants ».

Certes, le français est la langue de travail et celle de l’administration publique québécoise, rappelle M. Létourneau. Mais l’arrivée de quantité de migrants sur le marché du travail « pose la question des mesures de francisation et de l’intégration », des domaines qui sont sous-financés, dit-il.

L’an dernier, la vérificatrice générale du Québec avait qualifié d’« échec » la francisation des immigrants au Québec. À ce chapitre, les membres de PQF déplorent que rien n’existe pour « mesurer les résultats concrets » des programmes de francisation. Ils suggèrent à l’Assemblée nationale de créer un poste de commissaire à la langue française, poste qui serait indépendant des partis politiques.

« Car souvent, c’est une question très politique », de dire M. Létourneau.

 

Le bilinguisme, même dans les services publics

Les Partenaires pour un Québec français voient aussi d’un oeil inquiet « ces affichages tous azimuts de postes bilingues » et ils réclament que les employeurs aient à justifier pareille exigence.

T’ouvres le journal et, à Montréal, par exemple, partout on réclame le bilinguisme, même dans les services publics. On l’observe dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Jacques Létourneau de la CSN, au nom des Partenaires pour un Québec français

S’il y a des situations qui requièrent de prodiguer des services en anglais, balisons-les, poursuit Jacques Létourneau. « Il ne faut surtout pas discriminer un travailleur ou une travailleuse à l’embauche parce qu’elle ne parle pas une deuxième langue », insiste-t-il.

 

En prévision du débat…

Lors du débat des chefs que diffusera Radio-Canada le 13 septembre, Jacques Létourneau suggère qu’on leur pose à tous la question suivante : « S’engagent-ils à appliquer l’article 1 de la Charte qui prévoit que la langue de l’administration publique au Québec, c’est le français? »

« Ça a été adopté à l’unanimité par l’ensemble des partis à l’Assemblée nationale il y a une quinzaine d’années », dit Jacques Létourneau, qui précise que Philippe Couillard y était, mais pas à titre de premier ministre.

À part la CSN, PQF compte aussi la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), l’Union des artistes (UDA) de même que la Société Saint-Jean-Baptiste, le Mouvement Québec français, le Mouvement national des Québécois et des Québécoises et la Fondation Lionel-Groulx.

 

 

 

 

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