avril 2012

850 plaintes à l’OQLF : Chasse aux commerces déliquants

Article d’Olivier Bourque publié par TVA Nouvelles le 17 avril 2012

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Plusieurs entreprises des quartiers de Côte-des-Neiges, Notre-Dame-de-Grâce et l’arrondissement Saint-Laurent ne respectent pas la loi 101.

Environ 850 plaintes seront d’ailleurs remises mercredi à l’Office québécois de la langue française (OQLF) aux fins d’enquête, a appris Argent.

Les infractions visent surtout l’affichage. Bien souvent, le français n’est pas prédominant et parfois il n’est tout simplement pas là, ce qui contrevient à la loi 101.

«Moi je viens du quartier Notre-Dame-de-Grâce et lorsque je revenais ici, je trouvais que j’avais de la misère à me faire parler en français. On a donc décidé de faire le tour des commerces», a souligné Max Virtue, 18 ans, bénévole à la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB).

Lui et son acolyte, Étienne Gougoux, lui aussi à la SSJB, ont donc trouvé 550 infractions à la loi. «Je remarque que Montréal s’anglicise et je trouve que ce n’est pas normal. On doit faire appliquer la loi à tous les commerces. Moi comme citoyen, ça m’interpelle», affirme-t-il.

Trudeau, c’est Wolfe!

Article d’Antoine Robitaille publié dans Le Devoir le 14 avril 2012

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Le député de Terrebonne Yves Blais prenait la parole le 12 novembre 1981, peu après l’exclusion du Québec de l’accord constitutionnel de 1981 (appelé abusivement «Nuit des longs coûteaux»). La constitution fut promulguée le 17 avril 1982, il y a 30 ans.

M. Blais commence son discours en soulignant qu’il ne porte pas le coquelicot de l’Armistice. «Je croyais indécent d’arborer cette fleur de reconnaissance envers ceux qui sont morts au champ d’honneur […] au moment où Ottawa et neuf provinces anglaises du Canada déclaraient la guerre au Québec!»

Puis, il entama une allocution extrêmement colorée en forme de parallèle historique : «Comme Wolfe qui, en 1760, gravit en pleine nuit les flancs de la rive du Saint-Laurent pour attaquer Montcalm et ses soldats endormis, Pierre Elliott Trudeau, avec ses neufs voltigeurs et quelques manoeuvres peu chrétiens sur la colline à Ottawa, vient tenter de prendre Québec d’assaut une seconde fois.»

Découverte importante sur Samuel de Champlain

Article publié par La Presse le 14 avril 2012

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Un spécialiste français de la généalogie a mis la main sur l’acte de baptême de celui qu’on considère comme le père de la Nouvelle-France, Samuel de Champlain.

Le document confirme ce que plusieurs historiens soupçonnaient : Samuel de Champlain était protestant et il a été baptisé à La Rochelle. Certains affirmaient que c’était plutôt dans la ville de Brouage.

« C’est une recherche qui a été très longue. Nous avons trouvé sa date de baptême du 13 août 1574 à La Rochelle », a expliqué Marcel Fournier, coordonnateur du projet franco-québécois de généalogie consacré aux pionniers de la Nouvelle-France.

Les historiens spécialisés dans l’histoire de la Nouvelle-France sont emballés par la découverte.

« On ne savait rien, c’était le mystère total! On ne savait pas où il est né ni où il a été enterré », a expliqué l’historien Denis Vaugeois.

Le lieu où se trouve le tombeau de Samuel de Champlain demeure un mystère.

Référendum de 1995: le projet de constitution du PQ dévoilé

Article de Paul Journet publié dans La Presse le 14 avril 2012

Peu après une victoire du OUI en 1995, le gouvernement Parizeau aurait adopté une constitution initiale affirmant que le Québec est un État «laïque» et «pacifiste» et se serait engagé à conclure des ententes avec chacune des nations autochtones.

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La Presse a mis la main sur le projet de constitution de 177 articles qui n’a jamais été rendu public. Notre version date de juillet 1995. «C’est le deuxième projet de constitution qui a été préparé par le Parti québécois (PQ). Le premier avait été commandé par le premier ministre René Lévesque à la fin 1984 à son ex-ministre, Jacques-Yvan Morin. Contrairement à celle de Parizeau, cette première constitution était conçue pour être adoptée dans la fédération canadienne», raconte Daniel Turp, ancien député péquiste et constitutionnaliste à l’Université de Montréal.

La constitution initiale devait être adoptée rapidement par les élus pour maintenir l’État de droit. Pendant ce temps, le négociateur en chef Lucien Bouchard aurait essayé de conclure une entente avec le Canada, et le gouvernement aurait préparé sa déclaration de souveraineté. «C’est ensuite qu’on aurait fait le travail pour la constitution permanente. Il a toujours été important que la constitution soit écrite à un moment où l’on était certains que le Québec soit souverain et que tous les Québécois, y compris ceux qui ont voté NON, participent à ce moment fondateur. C’est ma lecture de la chose», raconte Jean-François Lisée, conseiller du premier ministre Jacques Parizeau. Il avoue ne pas se souvenir du contenu de la constitution initiale.

«JE ME SOUVIENS» AU PARLEMENT DE WESTMINSTER

Article de Christian Néron publié dans L’Aut’Journal le 13 avril 3012

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En adoptant l’Acte de Québec, le Parlement de Westminster reconnaissait, en juin 1774, la pleine autorité des lois et coutumes du Canada. Ce faisant, il rejetait d’un trait les revendications des immigrants britanniques au Canada qui, eux, espéraient la mise en vigueur des lois et coutumes de l’Angleterre, et la création d’un état de droit entièrement à leur avantage.

Or, la possibilité d’octroyer des droits et des privilèges à cette population immigrante avait été brièvement soulevée à Westminster, mais le gouvernement s’était montré réfractaire à l’idée de créer un précédent et d’ouvrir la voie à une politique de discrimination favorable à ses ressortissants arrivés au Canada.

Interrogé sur le sujet, lord Mansfield, juge en chef de l’Angleterre, avait émis l’avis que tout octroi de privilèges devait être défini explicitement et dûment autorisé par le Parlement :

« Quant à ces lois elles-mêmes ou à leur mode d’application, si Votre Seigneurie a l’intention de faire des réserves à ce sujet en faveur des sujets britanniques, il faudra, à mon sens, indiquer clairement dans quel cas et dans quelles circonstances on pourra y avoir recours. Une réserve générale comme celle que la clause renferme n’aura aucun effet ou n’aboutira qu’à tout bouleverser car, si la Législature ne trace pas une ligne de démarcation, je ne vois pas bien comment un juge pourra le faire1.»

CÉGEP DE VALLEYFIELD : LES PROFS S’INSURGENT !

Article publié par L’Aut’Journal le 13 avril 2012

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Monsieur le Directeur,

Nous apprenons avec stupéfaction votre décision de faire reprendre les cours ce jeudi malgré un vote démocratique des membres de l’association étudiante du Collège de Valleyfield en faveur de la poursuite de la grève jusqu’au 16 avril.

Or, le Collège est lié par une entente avec l’association étudiante. Depuis le début de la grève, l’association étudiante a respecté à la lettre cette entente qui était valide jusqu’au 17 avril. Cette entente est donc invalidée unilatéralement. Dans de telles conditions, que devons-nous déduire de la valeur de l’engagement d’un Directeur général ?

Par ailleurs, le syndicat des enseignants du Collège de Valleyfield travaille depuis près de deux semaines pour arriver à une entente à mettre en place au moment de la reprise des cours. Il était donc clair que la session n’était pas encore en péril et que cet argument ne peut être que fallacieux.

500 PROFESSEURES ET PROFESSEURS D’UNIVERSITÉS DÉNONCENT L’INDIFFÉRENCE DU GOUVERNEMENT

Article publié dans L’Aut’Journal le 13 avril 2012

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Depuis le début de la grève, de nombreux professeurs et syndicats ont soutenu les étudiantes et les étudiants en se prononçant contre la hausse des frais de scolarité. Des lettres ouvertes, des pétitions et des manifestes ont circulé. Le milieu collégial – étudiants et professeurs confondus – a maintes fois exprimé et expliqué son refus de la hausse. Du fait de la multiplicité des interventions, les professeurs d’université, de leur côté, ont pu paraître s’exprimer par voix dispersées plutôt que d’une voix commune et forte.

En moins de 48 heures, un contingent de plus de 500 professeurs d’université s’est donc mobilisé pour manifester, par une lettre aux journaux, un appui non équivoque aux étudiantes et étudiants.

Cette lettre d’appui ne vise pas à accomplir une nouvelle démonstration de l’injustice de la hausse ou à débattre de l’état présent de l’université québécoise. À un moment critique de la grève, elle énonce une position générale, minimale, qui marque clairement la place des professeurs et professeures aux côtés des étudiants. Elle entend ouvrir la voie à de futurs débats sur l’avenir de l’éducation.

Les professeures et professeurs unis contre la hausse proviennent de toutes les universités du Québec et représentent tous les domaines de la recherche et du savoir, des sciences naturelles aux lettres, en passant par le droit, la médecine, les sciences humaines et sociales.

Le projet d’indépendance du Québec. Les Alter Citoyens

Le 29 octobre dernier , Cap sur l’indépendance nous conviait à marcher pour l’indépendance du Québec. Voici notre première capsule. Les Alter Citoyens partagent l’idée qu’il faut ensemble remettre à l’avant plan le grand projet de l’indépendance du Québec en commençant par ouvrir la discussion collective. Nous pensons que cette démarche doit être citoyenne. Nous souhaitons que la diffusion de nos capsules alimentent les réflexions et les échanges sur le pays que nous voulons et la démarche pour le construire. Nous vous invitons donc à les partager. Voici notre premier topo. Encore une fois, merci à celles et ceux qui se sont exprimés devant notre caméra.

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Lettre ouverte à M. Jean Charest et Mme Line Beauchamp, Assemblée Nationale

Lettre publiée sur Profs contre la hausse le 13 avril 2012

Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport,

Étant professeur(e)s dans plusieurs universités du Québec, nous nous sentons concerné(e)s par la grève des étudiant(e)s et le possible dégel des droits de scolarité. Nous vous écrivons pour appuyer la suggestion d’un moratoire d’un an sur la hausse des droits de scolarité et la tenue d’États généraux sur l’éducation postsecondaire comme le demande la Fédération des enseignantes et enseignants du Québec et la coalition citoyenne Estrie. Nous soulignons que, le 30 mars dernier, la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université a également demandé la tenue d’un débat de fond, sous forme d’États généraux, consacré à la mission et à l’avenir de l’université québécoise.

Nous pensons qu’il est important qu’un débat de société se fasse afin d’analyser les conséquences possibles d’un dégel des droits de scolarité, des récents changements dans le modèle de gestion et de financement des universités, ainsi que du rôle complémentaire des universités et des CEGEP afin d’offrir les meilleures options de formation à la jeunesse du Québec. Si la société décide de modifier le modèle universitaire québécois ce devrait être après un tel débat et non pas dans le cadre d’un exercice budgétaire. Nous savons tous que l’allocation de dépenses dans un budget est un choix et qu’il existe des alternatives pour financer l’éducation supérieure de façon équitable sans pour autant pénaliser les étudiants.

L’esprit de 1982, Jean Charest et les injonctions

Article de Jean-Félix Chénier publié dans Le Voir le 13 avril 2012

1- C’est le «30e anniversaire» du rapatriement de la constitution canadienne et de ses modifications radicales, apportées sans le consentement unanime de l’Assemblée nationale du Québec.

1982 doit être considéré comme «un coup» politique (est-ce un coup d’État?) puisque le Canada a alors transformé la nature de son régime politique, sans le consentement d’une composante non-négligeable du pays, à savoir l’une des nations fondatrices – la seule province à majorité francophone, le Québec. Le contexte de l’époque rend encore plus illégitime cette refondation du Canada puisqu’elle s’est opérée après une promesse solennelle de Pierre Elliott Trudeau lors du référendum de 1980 de «renouveler le fédéralisme canadien». À l’époque, toute la classe politique québécoise, fédéraliste comprise, comprenait cette promesse comme favorisant un plus grand espace politique pour le Québec dans le pays canadien. Quel fût le résultat? Une négociation menée dans le dos du Québec, dans le but évident de le marginaliser, de le folkloriser, de l’ethniciser dans le grand tout multiculturel canadien.

Car depuis 1982, la Charte canadienne des droits et libertés, enchâssée dans la constitution a permis à une multitude de groupes et d’individus de contester avec succès la loi 101 qui cherchait pourtant simplement à faire du Québec une société capable d’intégrer ses immigrants en français en Amérique du Nord. Peut-on envisager faire du Québec une société d’accueil et d’intégration dont la langue normale est le français? Dans l’esprit de 1982, c’est NON.