février 2012

L’avenir du Québec discuté à Toronto

Article de Robert Dutrisac publié dans Le Devoir le 3 février 2012

Une conférence exclusivement en anglais fera le point sur les liens de plus en plus ténus entre le Québec et le reste du Canada.

C’est en anglais exclusivement que se déroulera à Toronto une importante conférence, organisée par l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’Université de Toronto, sur l’avenir du Québec et ses liens de plus en plus ténus avec le reste du Canada.

Les organisateurs, le Groupe de recherche sur les sociétés plurinationales (GRSP) de l’UQAM et la School of Public Policy and Governance de l’Université de Toronto, précisent que la conférence The Quebec Question for the Next Generation «est donnée en anglais uniquement». On compte parmi les conférenciers venus du Québec l’ancien premier ministre Bernard Landry, le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, l’ancien député péquiste Daniel Turp et la professeure de droit constitutionnel Eugénie Brouillet.

Pour le directeur du GRSP, le politologue Alain G. Gagnon, la seule façon d’intéresser les Canadiens anglais à la question du Québec, c’est d’en parler en anglais. «On aurait tenu l’événement à Montréal en français et on n’aurait eu aucune répercussion à l’extérieur du Québec, a-t-il indiqué. On va soulever la question du Québec au coeur du Canada anglais. Donc, il n’y aura pas l’excuse de la langue.»

L’indépendance du Québec et de l’Écosse

Article d’Annabelle Blais sur En attendant la suite le 28 janvier 2012

drapeau

En 2014, Les Écossais tiendront un référendum sur leur avenir, à savoir s’ils souhaitent que l’Écosse devienne un pays indépendant.

En tant que Québécoise, le sujet est loin d’être banal. Je rappelle que le Québec s’est prononcé deux fois sur son avenir par référendum (1980, 1995). Le “non” l’a emporté. Mais de peu, s’empresse-t-on d’ajouter. En 1995, 49,42 % des Québécois ont voté “oui” et 50,58 % ont dit “non”.

Depuis, l’idée est en perte de vitesse. Mais je soupçonne plusieurs Québécois de regarder l’Écosse avec envie.

Fait intéressant, le Parti conservateur au pouvoir à Londres est impopulaire en Écosse, ce qui renforce l’idée de l’Indépendance. Le gouvernement conservateur au Canada, nouvellement majoritaire, pourrait produire le même effet au Québec.

Autre similitude: les richesses naturelles font en sorte que l’indépendance serait économiquement parlant envisageable. Il y a le pétrole de la mer du Nord en Écosse et l’hydro-électricité au Québec.

Le référendum citoyen rassurant pour les fédéralistes ?

Article de Richard Smith publié dans le Soleil le 1er février 2012

photo le soleil

À l’époque où il faisait des reportages sur l’ancien ministre péquiste et psychiatre Camille Laurin, au milieu des années 1980, l’auteur Graham Fraser avait noté que Laurin voyait l’indépendance du Québec comme une sorte de « psychothérapie collective » pour permettre aux Québécois de briser un « schéma d’autorité défensive ». Laurin attribuait cette tendance à un « sentiment d’incomplétude et d’identité dénaturée » chez les Canadiens-français.

Ce que nous pourrions n’avoir pas perçu, c’est que la possibilité de l’option à elle seule pouvait aussi constituer une sorte de remontant psychique pour les Québécois. Oui, il ne s’agit ici que d’une hypothèse, mais certains développements apparaissent clairement.

Avec une classe moyenne en expansion, des taux de scolarisation grandissants et des familles de moins en moins nombreuses, les Québécois ont été transformés au cours des cinquante et quelque dernières années, et ils se sont subséquemment intégrés au courant social dominant de l’Amérique du Nord. Ironiquement, tout ceci a coïncidé avec la montée, et maintenant la régression, du message souverainiste de désengagement politique.

L’INDÉPENDANCE, LA GOUVERNANCE SOUVERAINISTE ET LA LUTTE POUR UN CHANGEMENT SOCIAL AU QUÉBEC

Article de Bernard Frappier publié dans Presse-toi à gauche le 31 janvier 2012 et dans le Nouveaux Cahiers du socialisme le 2 février 2012

Quelles perspectives pour un Québec souverain ?

Il ne suffit pas de « …regarder le peuple droit dans les yeux et aller au pas de charge vers cet idéal… » comme le mentionne Bernard Landry. Il faut définir le contenu du Québec que nous voulons. Il faut permettre à la population d’exprimer ses revendications et d’avancer ses idées. Quel contrôle voulons-nous sur nos richesses naturelles ? Quel type d’exploitation devons-nous développer pour respecter l’environnement ? Comment conserver nos emplois au Québec ? Comment développer et améliorer les services de santé, comment donner un accès égal à l’éducation ? Comment développer un Québec sans pauvreté ? Comment s’assurer que tout le monde ait un logement décent ? Comment transformer nos institutions parlementaires pour qu’elles reflètent véritablement la volonté populaire ?

L’accession à la souveraineté ne pourra se réaliser qu’en mettant en place un processus de consultation populaire qui débouchera sur un référendum. Il faut que la population puisse construire la constitution d’un Québec souverain. Pour y arriver il faut qu’une assemblée constituante soit élue au suffrage universel afin que l’ensemble de la société puisse définir le projet de société de tous ceux et celles qui aspirent à un Québec de justice et d’équité. Par ailleurs, seule la mobilisation populaire pourra surmonter une intrusion anti démocratique de l’establishment fédéral comme celle qui a donné lieu au vol du référendum de 1995.

Voir dans le Nouveaux Cahiers du Socialisme

Les Auvergnois misent sur l’éducation en français pour freiner l’anglicisation

Article publié par Radio-Canada le 2 février 2012

Quelque 25 personnes se sont déplacées à Ponteix mercredi soir pour exprimer les besoins et les priorités de leur communauté dans le cadre des consultations de l’Assemblée communautaire fransaskoise.

photo radiocan

Afin d’assurer la vitalité du français et de freiner l’anglicisation, les Auvergnois misent sur l’éducation française. Les participants à la rencontre ont dit souhaiter voir plus d’élèves fréquenter l’école Boréale.

Actuellement, de nombreux parents francophones préfèrent inscrire leurs enfants à l’école anglophone. Pour recruter davantage d’élèves, les Auvergnois réclament l’agrandissement de leur école, car les enfants sont présentement à l’étroit.

« On est une petite école, donc c’est très difficile de rivaliser avec les grandes écoles », indique Philippe Bossé, un enseignant à l’école Boréale.

Les résidents de Ponteix présents à la rencontre estiment également que les parents doivent s’efforcer de transmettre leur héritage francophone à leurs enfants, pour qu’ils soient fiers de leur langue et de leurs origines.

Par ailleurs, les Auvergnois souhaitent obtenir davantage de services dans leur langue, notamment dans les commerces, afin de vivre leur quotidien en français.

Élizabeth II: cinq mois de festivités pour le jubilé

Article de Denis Hiault publié dans La Presse le 2 février 2012

photo la presse

Cinq mois de célébrations pour soixante ans de règne: le Royaume-Uni commémore de février à juin le jubilé de diamant d’Elizabeth II, avec le faste propre aux Windsor quand bien même l’intéressée au faîte de sa gloire prône un triomphe modeste en ces temps d’austérité.

Les conseillers du palais de Buckingham sont formels. La souveraine entend épargner aux contribuables «des dépenses extravagantes». Le premier ministre David Cameron relativise une facture qui serait «9000 fois inférieure à celle des jeux Olympiques» de Londres qui s’ensuivront en juillet-août. Quant à Camilla, l’épouse du prince Charles, elle souligne «les goûts simples» de la reine lorsqu’elle suggère la création d’une recette pour pérenniser l’événement. À l’instar du fameux «coronation chicken» (poulet du sacre) inventé en 1953.

Ce sera donc «business as usual» le lundi 6 février, qui marque le soixantième anniversaire de la mort de George VI et l’accession au trône d’Elizabeth, régularisée par un couronnement l’année d’après. À 85 ans, Sa Majesté entamera sa semaine de représentation en visitant la bourgade moyenâgeuse de King’s Lynn et une maternelle du comté de Norfolk. «Autant de choses qu’elle ne devrait plus faire à son âge», a commenté le prince Harry pour mieux souligner le sens du devoir de sa grand-mère, qui a traversé les tempêtes du 20e siècle et abordé –bon pied bon oeil– le 21e naissant.

Leçon de «chasse» au français

Article de Josée Legault publié dans Le Voir le 2 février 2012

Pendant qu’ici, il y en a qui se déchirent la chemise sur une «chasse» aux Anglais imaginaire, en Ontario, Howard Galganov, l’inoubliable activiste et angryphone légendaire (1) – comme ils étaient connus au Québec dans les années 1980-90 – était en cour d’appel aujourd’hui.
Sa nouvelle croisade?
Aux côtés d’un homme d’affaires dénommé Jean-Serge Brisson, Howard Galganov, après avoir été débouté l’an dernier en Cour supérieure de l’Ontario , cherche maintenant en appel à faire déclarer inconstitutionnel le règlement adopté en 2008 par le canton ontarien de Russell.
Un règlement qui, pour tenter d’aider à protéger sa part d’une minorité francophone en déclin, exige de ses commerçants un affichage commercial bilingue anglais-français – un déclin que même la Cour a reconnu.
***
Cette croisade juridique de Howard Galganov est aussi accompagnée d’une campagne dont le slogan aux airs francophobes est «BOYCOTT FRENCH STORES» – un appel au boycott des commerces appartenant à des francophones.

photo voir

La population du comté de Russell, en passant, est à plus de 60% francophone.
Et alors qu’il se bat en Ontario contre l’exigence d’un affichage commercial bilingue et donc, aussi en français, lorsqu’il sévissait au Québec, il vociférait sur toutes les tribunes que l’affichage en anglais était, selon lui, une question de «respect»… Comme quoi…
Pauvre Ontario. On vous le laisse…

Jubilé de la reine Elisabeth II Des médailles très coûteuses

Article publié sur TVA Nouvelles le 1er février 2012

photo TVA
Le gouvernement Harper dépensera 3,7 millions $ pour la conception de médailles soulignant les 60 ans de règne d’Elisabeth II.

Alors que le Canada prévoit frapper 60 000 médailles à l’effigie de la reine, l’Australie, un autre pays phare du Commonwealth, n’en fera rien. Cette façon de célébrer ne ferait pas partie du système honorifique australien, a précisé le gouvernement.

Pour sa part, le ministre du Patrimoine ne croit pas qu’il faille imiter l’Australie, même en ces temps d’austérité. «Ils font leurs choix, on fait les nôtres. Ce n’est pas une nouvelle somme d’argent. On a des sommes déjà consacrées, à Patrimoine Canada, à ce type d’événement et à ces moments historiques», estime James Moore.

Jean-François Lisée parle de souveraineté avec les étudiants de l’Université Laval

Article de Joany Dufresne publié dans L’Appel le 2 février 2012

Les applaudissements ont retenti dans les corridors du Pavillon Charles-De Koninck aux alentours de 12h30 aujourd’hui. L’espoir de 200 jeunes souverainistes s’est fait ressentir dès que Jean-François Lisée a conclu sa conférence. «Le oui aurait gagné», dit-il, s’il y avait un référendum aujourd’hui. Tel est le message qu’il est venu transmettre aujourd’hui aux étudiants sur l’invitation de l’Association du Parti québécois de l’Université Laval.

photo l'appel

Pourquoi la souveraineté est-elle probable ?C’est avec conviction et humour que l’ancien conseiller des premiers ministres du Québec, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, a exprimé son point de vue face à la souveraineté de la province au groupe attentif.

L’indépendance du Québec est «envisageable» et «inévitable» a déclaré Lisée au terme de son analyse sur la situation du mouvement souverainiste. «À mon avis, il faut enlever le Je me souviens sur les plaques d’automobiles pour le remplacer par deux maximes : Il y a toujours moyen de monnayer et Il y a un bout à tout», affirme-t-il.

Le Québec entre l’arbre et l’Écosse

Article de Richard Le Hir publié sur Vigile le 1er février 2012

Sans crier gare, la question de l’indépendance de l’Écosse s’est imposée sur les écrans radar au cours des derniers mois. Ce n’est pas comme s’il n’y en avait jamais été question, mais, revenant à la surface avec la régularité du monstre du « Loch Ness » sans que, comme dans le cas de ce dernier, on ne dépasse jamais le stade des conversations de salon, cette perspective avait fini par prendre l’allure d’un mythe d’autant plus tenace que la clôture est haute. En effet, le Royaume-Uni, même s’il réunit l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Écosse et l’Irlande du Nord, est un État unitaire, à la différence du Canada qui est une fédération.

En 1997, la montée du sentiment nationaliste en Écosse amène le gouvernement de Tony Blair à reconnaître aux Écossais une mesure d’autonomie. Voici ce que dit Wikipédia à ce sujet :

« Suite au référendum de 1997, par lequel le peuple écossais donne son consentement, le Parlement actuel est établi par le Scotland Act en 1998, qui lui donne ses pouvoirs de législature dévolus au Parlement britannique. Cette loi délimite les compétences exactes de ce Parlement, et les domaines dans lesquels il peut intervenir et légiférer. En fait, tous les domaines qui ne sont pas explicitement spécifiés comme étant réservés au Parlement de Grande-Bretagne sont automatiquement de la responsabilité du Parlement écossais. Le Parlement britannique se réserve le droit d’amender certaines lois du Parlement écossais, et de réduire le champ de ces domaines de compétence. Ce nouveau parlement s’est réuni pour la première fois le 12 mai 1999. »

La corde au cou / L’agenda caché de Stephen Harper

Article d’Henri Marineau publié sur Vigile le 2 février 2012

Tout en réitérant timidement sa position contre la peine de mort, le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu y est allé d’une autre déclaration casse-cou en affirmant que les prisonniers condamnés pour meurtre qui occupent les prisons devraient disposer d’une corde pour avoir les moyens de s’enlever la vie…et cela, à quelques jours du lancement de la semaine québécoise de prévention au suicide !

Dans la même « logique », le sénateur, qui siège sur le comité sénatorial qui se penche sur le projet de loi C-10 durcissant la justice criminelle, a ajouté encore un peu d’huile sur le feu en déclarant que, dans certains cas où il n’y a aucune possibilité de réhabilitation, une réflexion sérieuse devrait être entamée sur l’éventualité d’envisager la peine de mort pour ces criminels.

Et, tant qu’à poursuivre dans la logique Boisvenu, le sénateur conservateur a invoqué la raison économique d’un système où la société défraie des coûts astronomiques pour maintenir ces condamné en prison, alléguant, entre autres, que les trois membre de la famille Shafia, reconnus coupables de meurtres cette semaine, coûteront 10 millions $ à l’État canadien.

Par ailleurs, même si le gouvernement Harper joue les vierges offensées devant les déclarations fougueuses d’un homme profondément blessé par ses malheurs personnels, il m’apparaît que l’idéologie du sénateur Boisvenu répond à celle de ce gouvernement déterminé à prendre la défense des victimes contre celle des criminels, écorchant au passage le Québec comme le royaume du laxisme au profit d’un Canada s’affichant comme l’idéal de l’État vengeur.