janvier 2012

«Un pays, un jour»

Chronique de Mathieu Bock-Côté publié dans le 24 HEURES le 4 janvier 2012

C’est une belle tradition: celle des voeux de la nouvelle année. Vous me le pardonnerez, les miens seront politiques.
Je nous souhaiterai une chose à nous, Québécois, pour 2012: de ne jamais renoncer, au fond de nous-mêmes, au vieux rêve de l’indépendance, du pays.

Bizarre? Non.

Ce voeu ne sort pas de nulle part. 2011 a été une année désastreuse pour les indépendantistes.Le Bloc est disparu à Ottawa. Le PQ a implosé à Québec. La souveraineté se retrouve dans la cale des sondages.

Si la tendance se maintient, le mouvement souverainiste disparaîtra en 2012.Il y a des esprits lunatiques pour s’en réjouir.

Si les souverainistes conservent lors des prochaines élections une quinzaine de députés, ce sera presque une victoire. Ils continueront d’exister.Pour l’instant, c’est ce qu’il nous est permis d’espérer.

La vie des peuples est faite de paradoxes. Car si jamais l’indépendance n’a paru aussi éloignée, jamais elle n’a été aussi nécessaire.

Le Canada anglais se durcit à notre égard.Je ne crois pas un instant que Stephen Harper soit le diable. Ou qu’il ait toujours tort.

Mais sur l’essentiel, ce sont deux pays qui s’affron-tent.

Le Canada anglais redécouvre son identité. Au même moment, il nie la nôtre.On le voit avec les bibelots monarchistes que ressortent partout les conservateurs. Ou avec la nomination décomplexée d’unilingues anglophones aux sommets de l’État.

Dans ce pays, nous sommes appelés à nous folkloriser. Et la question n’est pas de savoir si on est bien ou mal gouverné. La question est de savoir si on se gouverne soi-même.

C’est à ce moment que les Québécois décident paradoxalement de tourner le dos à la question nationale.

Pourtant, une fois qu’il a engagé sa marche vers l’indépendance, un peuple ne peut plus s’arrêter. S’il s’avoue vaincu, il se laisse alors entraîner dans la spirale de la médiocrité.

Par exemple, il se met à mépriser sa langue et à dévaloriser son identité. Ses jeunes commencent à le fuir. Ailleurs, c’est mieux, non? Évidemment, les immigrants ne veulent pas s’y intégrer. Pourquoi le feraient-ils? Car ce peuple ne se respecte même pas lui-même.

Mais c’est lorsqu’on ne croit plus aux miracles qu’on finit par ne plus croire à la vie. Pour 2012, je nous souhaite un pays. Évidemment, je rêve. Mais je nous le souhaite quand même

. Gaston Miron écrivait: ça ne pourra pas toujours ne pas arriver».

Enfin, j’espère.

Et si le ver était dans la pomme?

Chroniques, Le Pouvoir publié sur Indépendantes.org en décembre 2011 et le 4 janvier 2012

Première partie (décembre 2011)

Une révision des critères d’analyse de l’état de notre question nationale est devenue urgente.

Compte tenu des résultats décevants obtenus, après plus de cinquante ans de luttes, il m’apparaît nécessaire de remettre en question les stratégies et les tactiques conçues et déployées par les partis et mouvements indépendantistes pour faire du Québec un État indépendant, libre et souverain.

Pourquoi nous les femmes n’assumerions-nous pas cette tâche critique? Pourquoi n’occuperions-nous pas cet espace magnifique que nous sous sommes donné pour passer de majorité silencieuse à majorité questionneuse? De majorité consentante à majorité révolutionnaire?

Pourquoi chacune d’entre nous ne serait-elle pas une fusée à tête chercheuse de nouvelles manières de comprendre, de discourir, d’agir? Des manières radicales et explosives, puisque les compromis, les concessions et autres tergiversations ont donné la preuve irréfutable de leur inefficacité. Des manières démocratiques qui donnent aux citoyens tous les pouvoirs de décisions à exercer en fonction des véritables intérêts collectifs. Des manières responsables de femmes responsables.

Je commence. Je me limiterai aujourd’hui, à mettre en évidence une des causes fondamentales de notre dépendance politique, celle de notre assujettissement aux puissances économiques étrangères. Réflexion qui m’est venue devant les résultats déplorables, pour ne pas dire scandaleux, de l’élection tenue dans le comté de Bonaventure.

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Deuxième partie (janvier 2012)

L’erreur initiale

« Tout a commencé avec la fondation du Mouvement Souveraineté-Association qui non seulement rejetait l’indépendance comme solution à notre domination et exploitation, mais proposait au Canada d’être le garant de notre souveraineté. », affirmais-je dans ma précédente chronique. Assertion déjà soutenue dans une analyse publiée chez Lanctôt éditeur, en 1996, dans un pamphlet intitulé Le Pari québécois : Pour ou contre l’indépendance ? J’en reprends ici les principaux arguments.

Bref rappel historique.

120 ans après l’échec des Rébellions de 1837-1838, naissait en 1957 L’Alliance Laurentienne, premier mouvement indépendantiste québécois moderne. Il fut suivi par les fondations de L’action socialiste pour l’Indépendance, Le Rassemblement pour L’indépendance Nationale (RIN), Le Parti Républicain du Québec, Le front de Libération du Québec et Le Regroupement National (RN) pour ne nommer que les plus significatifs. Paraissaient en même temps de nombreux journaux et revues indépendantistes dont L’indépendance, Québec libre, Parti Pris, Révolution québécoise. Tous ces mouvements, partis et publications avaient un seul et même objectif fondamental : l’indépendance du Québec, conçue comme un projet global de libération nationale dont la réalisation exige une rupture totale d’avec l’État canadien, noyau du système de domination du pouvoir colonial. Leurs luttes, qu’elles soient menées dans l’ordre de la pensée ou de l’action, étaient résolument révolutionnaires, en ce qu’elles s’attaquaient à la racine des maux qui affligent notre nation. Pas plus qu’il ne s’aplatissait devant l’ennemi, ce grand mouvement indépendantiste ne tentait pas de dissimuler au peuple l’ampleur et la gravité des enjeux et des difficultés du combat entrepris. Régnait alors dans la société nationale une effervescence propice aux transformations qui se vivent comme un enrichissement, comme une ouverture, comme une tâche à remplir, comme une libération.

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Les conditions sont là!

Lettre de Jean-Louis Bourque, politologue publié dans Le Soleil le 4 janvier 2012

Lettre à Mme Pauline Marois

Quand allez-vous enfin comprendre que le peuple québécois est écoeuré de la situation politique du Québec et du Canada? Les conditions gagnantes sont enfin présentes. Le peuple attend que quelqu’un en tire clairement les conséquences et lui présente avec sérieux et sans hargne la seule alternative possible à l’actuel gâchis canadien: l’indépendance du Québec. Vous êtes encore à la tête du seul parti dont le premier devoir est de sortir au plus vite le Québec de ce pays qui le renie.

Les carottes sont cuites avec ce gouvernement rétrograde de Stephen Harper, un gouvernement à la solde des pétrolières multinationales et des intérêts du Canada anglais. Les Québécois sont inquiets de sa complicité tacite avec un Vladimir Poutine, le seul chef d’État au monde qui approuve la position canadienne à Durban sur l’environnement. Il n’y a plus rien à attendre de ce type de politicien borné et irresponsable, qui se fout du Québec, de nos valeurs, de nos attentes, de notre avenir, de l’avenir de notre planète et donc de celui de l’humanité toute entière.

Madame Marois, il faut dès maintenant préparer l’avenir du Québec indépendant avant qu’il ne soit trop tard. Le temps presse… Réveillez-vous, cessez de tergiverser, de procrastiner, de caqueter sur les petitesses des partis politiques. Montrez-nous que vous êtes capable de grande politique sinon votre entêtement et votre obstination vous conduiront à la «négation tranquille» de notre nation. La seule alternative, c’est l’indépendance du Québec, la clef de voûte de notre affirmation nationale et internationale. Tout le reste n’est que diversion… Si vous ne pouvez pas porter l’urgence de cette alternative, de grâce, démettez-vous, et ce, le plus rapidement possible. L’histoire vous en saura gré.

Jean-Louis Bourque, politologue

Québec

Objectif pour 2012 – Réaliser l’indépendance du Québec

Article de Pierre CLOUTIER publié dans Tribune libre de Vigile le 3 janvier 2012

[1] OBJECTIF POUR 2012 : Réaliser de façon prioritaire l’indépendance du Québec par la voie démocratique et pacifique.

[2] ÉTAPE NO 1 : Préparation et présentation lors des prochaines élections d’un projet de loi transitoire sur la nation québécoise.

[3] ÉTAPE NO 2 : Adoption du Projet de loi transitoire sur la nation québécoise comportant des clauses de consolidation de l’État, des droits concrets et emballants pour les citoyens québécois et des clauses de rupture servant à illustrer le pays à venir.

[4] ÉTAPE NO 3 : Création du ministère de l’indépendance nationale et mise en branle du processus d’accession à l’indépendance.

[5] ÉTAPE NO 4 : Constituante citoyenne

[6] ÉTAPE NO 5 : Consultation populaire sur l’indépendance nationale ou sur la constitution du Québec (souverain et indépendant).

[7] Voilà. C’est simple, clair, net et précis et cela ne laisse aucune place à la manipulation, à l’ambiguïté, à la confusion.

[8] Il n’y a aucune raison sérieuse, à ce stade-ci de notre histoire, de s’attarder encore une fois sur la gouvernance provinciale qui a causé notre malheur et il faut mettre les cartes sur la table de façon honnête et transparente.

[9] En suivant ce programme simple, nous mettons à la fois le cap sur l’indépendance et la réforme démocratique et en faisant appel à la participation citoyenne, nous mettons toutes les chances de notre côté.

[10] Quand on sait ce que l’on veut, on ne perd pas notre temps avec des États généraux et on a le courage minimal de se présenter devant les citoyens avec un programme simple d’accession à l’indépendance, car, un pays c’est que nous voulons d’abord et avant tout.

Je nous souhaite beaucoup de courage et de créativité pour l’année qui vient.

Vive l’indépendance de notre patrie.

Ottawa a encore un rôle à jouer en santé, affirme la ministre Aglukkaq

Article de La Presse Canadienne publié sur Radio-Canada.ca le 29 décembre 2011

Mme Aglukkaq a annoncé jeudi, à Gatineau, qu’elle visiterait en janvier ses homologues provinciaux afin de jeter les bases de discussions sur la façon de maintenir les normes en santé après la fin de l’accord actuel, en 2014.

photo radiocan

Elle souhaite surtout amorcer des discussions différentes de celles organisées il y a une décennie, lorsque les provinces ont affronté le premier ministre d’alors, Paul Martin, et obtenu un financement à long terme d’Ottawa en échange de promesses d’améliorations dans certains secteurs du système de soins de santé.

Cette fois, dit Mme Aglukkaq, avec le financement fédéral réglé et non négociable, on pourra parler davantage de coopération.

Des détracteurs et quelques provinces ont déjà accusé Ottawa d’abdiquer sa responsabilité de maintenir des normes nationales élevées pour les soins de santé, et les commentaires émis jeudi par Mme Aglukkaq n’ont pas réussi à les faire changer d’avis.

« Elle rêve en couleurs si elle croit que l’ambiance est meilleure », a déclaré la porte-parole néo-démocrate en matière de santé, Libby Davies. « Je crois qu’ils [les conservateurs] ont bâclé tout le dossier. »