janvier 2012

Y’a rien là?

Chroniques de Jean-Luc Mongrain publié dans le Journal de Montréal le 9 janvier 2012

Il faut vraiment que nous soyons en crise identitaire profonde pour accéder à certains caprices, comme celui du port d’un casque d’écoute par une jeune fille de maternelle pour l’isoler de la musique ambiante de sa classe. Cette musique serait satanique et mauvaise, selon les parents! Ou encore permettre à une gardienne de prison de porter un hijab dans l’exercice de ses fonctions dans le secteur carcéral public! Ha oui, j’oubliais, on le fournit avec «velcro» pour diminuer les risques de strangulation, au cas où il y aurait un «bingo» dans l’établissement…

Sommes-nous devenus à ce point aplaventristes pour accepter de telles mesures, au nom de l’accueil et du respect des croyances? Notre individualisme endémique nous entraîne-t-il vers une indifférence à ce que nous sommes? Même si nombre d’entre nous pensent que le Monde a débuté avec eux et que ce qui s’est déroulé avant la date sur leur extrait de naissance est déjà ringard, dépassé et révolu, il faut rappeler que notre histoire est inscrite dans notre tissu social et culturel depuis des générations et que nous devons faire respecter ce que nous avons été et ce que nous voulons devenir: une société qui se respecte défend ses valeurs culturelles et collectives. Une société ouverte aux autres selon les balises qui la définissent. En nos terres, l’espace public est laïc et les hommes et les femmes sont égaux.

Nous, les Québécois – es, tournerons toujours en rond…

Lettre d’opinion de Pablo Lugo Herrera publié dans le journal l’Action le 9 janvier 2012

Bonjour à tous et à toutes. Nous, les Québécois et Québécoises, tournerons toujours en rond tant que nous ne soyons pas conscientes qui est notre vrai ennemi. Jusqu’à maintenant, tous les efforts que nous avons faits pour trouver l’indépendance équivalent à la scène historique biblique où le peuple élu de Dieu – les Juifs – cherchaient la terre promise et sortir de l’esclavage sévi par l’Égypte et que pendant 40 ans ont tourné en rond à cause de deux choses : par ignorance et par le chiale.

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D’abord, nous sommes toujours un peuple ignorant. Malgré le développement qui a eu notre Nation depuis les derniers quarante ans notre société continue à rester dans l’ignorance à cause de deux choses. Le confort et notre système d’éducation médiocre qui vont nous amener à nulle part. Par ignorance, nous avons mis à la porte des patriotes comme René Lévesque, Pierre Bourgault, Pierre Falardeau pour les remplacer par des espèces de morons comme Bouchard, Boisclair, Charest et finalement, nous sommes en train de faire entrer à l’Assemblée nationale et de façon majoritaire le clown de tous les clowns… Legault! Sans parler du grand fiasco que nous avons commis en 2011… Avoir voté pour le NPD. Je ne sais pas si pour vous est normale à voir les drapeaux canadiens hisser sûr notre territoire et voir que ceux et celles – tous de morons – nous représentent en la langue de Shakespeare… En tout cas, pas pour moi!

L’illusion tranquille ou la souveraineté perdue de vue

Article de Danic Parenteau – Professeur adjoint au Collège militaire royal de Saint-Jean publié dans Le Devoir le 9 janvier 2012

Pour expliquer les difficultés qui affectent le mouvement souverainiste au Québec ces derniers temps, plusieurs ont souligné son incapacité à mettre de l’avant un discours renouvelé en faveur de ce projet.

Son discours serait mal adapté au nouveau contexte politique, qui n’est plus celui de l’époque durant laquelle il est apparu. Si bien que de nombreux souverainistes, plus particulièrement ceux qui appartiennent à la génération de la relève, ne s’y reconnaissent plus. Aussi se sont-ils détournés de cette cause pour en embrasser d’autres, perçues comme plus actuelles ou plus urgentes, telles l’écologie, le développement international ou la démocratie.

Or, s’il est clair que le discours souverainiste gagnerait à être actualisé, il est vain de penser que les raisons des insuccès de ce mouvement ne tiennent qu’à cela. En fait, un phénomène plus subtil, mais combien plus pernicieux, est à l’oeuvre au Québec pour expliquer cet insuccès. C’est que de nombreux Québécois aujourd’hui pensent et agissent politiquement comme si le Québec était déjà un État indépendant. Ils sont victimes de cette illusion qui les amène à ne plus voir les limites du cadre étatique dans lequel s’inscrivent leurs actions militantes. Ils sont incapables de voir comment ce cadre constitue un obstacle de taille sur le chemin des nombreuses causes qu’ils défendent. Car, pendant qu’on se mobilise pour ces causes, il y a un gouvernement, au service des intérêts nationaux légitimes d’un peuple qui n’est pas le nôtre, qui continue d’exercer son plein pouvoir souverain sur plusieurs des domaines qui sont au coeur des enjeux soulevés.

La souveraineté est au centre des véritables solutions

Il faut sortir de cette illusion qui pousse de nombreux Québécois à penser et à agir politiquement comme si le Québec était déjà un État souverain. Tant et aussi longtemps que le Québec ne sera qu’une province, bon nombre de solutions qui pourront être mises de l’avant par les Québécois, en guise de réponses à tel ou tel enjeu actuel ou urgent, ne pourront être que des solutions «provinciales». Est-ce bien de telles solutions auxquelles nous pouvons aspirer comme peuple? Les Québécois sont capables de plus que cela.

Il y une inadéquation entre les solutions proposées et le cadre dans lequel ces solutions sont appelées à être mises en oeuvre. Mettre de l’avant des solutions globales exige de pouvoir avoir un droit de parole sur la scène internationale. Ce qui passe par la souveraineté du Québec. D’autres solutions exigent que nous soyons en possession de tous les pouvoirs qui sont ceux d’un État, ce qui passe par la souveraineté du Québec. Tant que le Québec se contentera de demeurer une province au sein d’un ensemble fédéral, il devra se résoudre à accepter qu’une partie de sa destinée réside entre les mains d’une majorité, et ce, pour le meilleur ou pour le pire.

Souveraineté ou indépendance ?

Article d’Antoine DUBÉ publié dans Vigile.net le 8 janver 2012

Un débat s’il n’est pas résolu peut faire obstacle à l’union des forces.

Dans le Larousse, l’indépendance c’est : la situation d’une collectivité qui n’est pas soumise à une autre autorité. Alors que la souveraineté c’est la qualité du pouvoir politique d’un État ou d’un organisme qui n’est soumis au contrôle d’un autre état. Il dit aussi que la souveraineté nationale est un principe du droit public français selon lequel la souveraineté, jadis exercée par le roi, l’est aujourd’hui, exercée par l’ensemble des citoyens. Dans le Petit Larousse, on dit aussi que la souveraineté est «   le pouvoir suprême reconnu à l’État, qui implique l’exclusivité de sa compétence sur le territoire national et son indépendance dans l’ordre international, où il n’est limité que par ses propres engagements  ».

Dans le Robert la souveraineté est « l’autorité suprême (d’un souverain, d’un prince)  ». Il s’agit donc d’une notion juridique relative au pouvoir, à l’autorité. Indépendance, renverrait à la qualité de la relation qu’un État établit librement avec les autres États, notamment au sein des Nations unies, et qui est régie par le droit international public. Caractère d’un état qui n’est soumis à aucun autre état ou organe. Donc, la souveraineté serait un concept équivalent à celui d’indépendance.

Dans l’Encyclopédie Larousse méthodique qui traite du droit international public, la souveraineté c’est «  la plus haute compétence humaine en matière de constatation et d’application du droit qui puisse s’exercer sur un territoire déterminé  ». On ajoute : «  La caractéristique essentielle du pouvoir d’un État dit «  souverain  » sera la subordination directe au droit international  », c’est-à-dire, évidemment, sans l’intermédiaire d’un autre État, comme c’est le cas pour le Québec actuel.

En consultant d’autres dictionnaires, comme le Littré et le Hachette, on se rend compte vite qu’ils ont des définitions semblables. Ce qui nous amèn à conclure comme Gaston Laurion l’a fait dans l’Action Nationale, du 24 août 2007, que si l’on se fie aux dictionnaires, dont les données ne sont pas toujours totalement concluantes, les deux notions sont presque synonymes.

L’incroyable histoire du fort Cartier-Roberval (En trois parties)

Article d’Isabelle Porter publié dans Le Devoir et sur Vigile le 4-5 et 6 janvier 2012

Cartier-Roberval, c’est l’histoire de la colonie qui n’a pas duré. Un échec sur lequel les livres d’histoire ont préféré ne pas trop se pencher.

Par un bel après-midi du mois d’août il y a cinq ans, le premier ministre Charest a annoncé en grande pompe la découverte à Québec des vestiges d’un des plus vieux établissements européens en Amérique du Nord, le fort Cartier-Roberval. Qu’est-il advenu de ce chantier archéologique ?

photo vigile

Québec — Les fouilles menées sur le site du fort Cartier-Roberval n’ont pas mené à des découvertes spectaculaires mais à une nouvelle vision de notre histoire. Et si la Nouvelle-France avait été fondée en 1542 plutôt qu’en 1608 ?

Cartier-Roberval, c’est l’histoire de la colonie qui n’a pas duré. Un échec sur lequel les livres d’histoire ont préféré ne pas trop se pencher. Nous sommes en 1542-1543, 20 ans après l’arrivée de Cortés au Mexique et 65 ans avant Champlain.

Pendant les années 1530, les voyages de Jacques Cartier avaient été réalisés sous le signe de l’exploration. Mais quand le roi François Ier envoie sur place le seigneur de Roberval, un militaire qui compte parmi ses proches, il souhaite passer à une autre étape. « Ici, c’est autre chose », résume Nicolas Giroux, l’historien de la Commission de la capitale nationale qui pilote ce dossier. « Le roi vient établir une colonie. »

Et si la Nouvelle-France avait été fondée en 1542 ?

Lire la première partie de trois sur Vigile

Un pan d’histoire dans un morceau de vaisselle

Lire la deuxième partie de trois sur Vigile

Et si Roberval était resté ?

Vers 2012 – Risible, désespérément

Article de Josée Boileau publié dans Le Devoir le 30 décembre 2011 et sur Vigile le 3 janvier 2012

La gauche parle de grands projets collectifs, mais il est surtout question de protéger des acquis. De toute manière, elle ne mobilise plus, non par manque d’enjeux, mais parce que la mobilisation de masse n’existe plus. Nos sociétés individualistes n’en gardent plus que des sursauts qui n’arrivent pas à s’ancrer dans la durée.

Au Québec, souverainistes et fédéralistes sont dans le même cul-de-sac. Il est faux de croire que cette opposition qui a nourri notre vie politique dès la création de la Confédération a disparu. Mais des deux côtés, effet de deux référendums perdus et d’une constitution à laquelle nul ne veut plus toucher, on tourne en rond. Et il n’y a plus de voix puissante pour brasser la cage, lancer aux « fatigués » qu’ils n’ont qu’à aller se coucher, foi de Pierre Falardeau ! Falardeau est mort, tout comme Hélène Pedneault, Michel Chartrand. Et ne devient pas voix de la colère qui veut…

Dans les temps que nous traversons, on s’est mis à dire qu’il faudrait faire de la politique autrement. Mais comment y arriver ? La démonstration reste à faire. Avec tout ce que l’on a dit, écrit, rapporté sur les abus en politique, on pourrait croire qu’à défaut de grande révolution, nos élus vont à tout le moins cesser de nous passer des sapins coûteux, ou grossiers, ou inexplicables.

La souveraineté viendra de la démocratie et non l’inverse

Article de Mercédez ROBERGE publié dans Tribune libre de Vigile le 4 janvier 2012

Ce texte est publié en réaction à la lettre d’André Binette, publiée dans le Devoir du 30 décembre 2011 : Réformes démocratiques – Des tentatives étouffées par le cadre canadien. Voir sur le site de SSJB

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Monsieur Binette ne devrait pas inclure la question du mode de scrutin aux réformes que la constitution canadienne rend difficile ou impossible. Le plus désolant dans ses propos, c’est qu’ils signifient que l’espoir que la population dise un jour oui à la souveraineté, ferait en sorte qu’en attendant, il faudrait subir une démocratie déficiente, et ce, pour on ne sait combien de temps encore.

Changer le mode de scrutin pour une formule proportionnelle comme la mixte compensatoire peut se faire autant dans le cadre canadien que dans un Québec souverain. C’est ce qui nous permettra d’obtenir des gouvernements respectueux de la volonté populaire, donc de la position de la population face à la souveraineté du Québec. Prétendre que la cadre canadien empêche le Québec de choisir le mode de scrutin qu’il souhaite permet au PQ de justifier sa récente position en faveur du mode majoritaire à deux tours, ce qui n’est rien de plus que le statu quo déguisé.

COMME DES EXTRA-TERRESTRES SUR LA PLANÈTE QUÉBEC Anglophones et allophones ne partagent pas notre cadre de références culturelles

Article de Réjean LABRIE publié dans Tribune libre de Vigile le 6 janvier 2012

Notre cadre de références culturelles n’est pas partagé par les anglophones ni les allophones. La regrettable conséquence en est qu’il n’y a pas d’échanges véritables possibles autres que superficiellement et jamais dans le sens du partage appréciatif d’un bagage commun.

En quoi consiste ce cadre de références culturelles qui seul permet aux gens la complicité des idées et des impressions ? En mille et une petites choses qui forment les éléments d’une culture bien distincte des autres et qui favorisent le rapprochement entre les personnes.

Au cours d’une conversation, on dira : « comme disait Patrick Huard (ou Rémi Girard) dans son dernier film ; « as-tu vu les reprises de « la p’tite vie » ? ; « Joseph Facal a mis le doigt sur le bobo à Bazzo cette semaine » ; « Mario Dumont a osé dénoncer telle politique douteuse », « Paul Arcand n’y va pas avec le dos de la main morte », etc.

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Entrevue de Denis Trudel à l’émission Médium Large de Radio Canada

Entrevue de Denis Trudel à l’émission Médium Large de Radio Canada le 5 janvier 2012

Être Patriote en 2012 ?

À l’heure de l’éclatement des frontières, que signifie le patriotisme et quels sont ses nouveaux champs d’action? Pour le comédien Denis Trudel, nommé Patriote de l’année par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, être patriote en 2011 au Québec est une nécessité, et le patriotisme d’aujourd’hui passe par la défense acharnée de la langue française.

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Une identité collective forgée par des événements négatifs

Entrevue et discussion avec Roxanne de la Sablonnière, André Champagne et Denis Trudel sur l’identité nationale à l’émission Médium Large de Radio-Canada le 5 janvier 2012

Roxanne de la Sablonnière, professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal, vient de publier une recherche sur les événements difficiles qui ont forgé l’identité québécoise. Elle a découvert que les francophones et les anglophones du Québec se sont tous déjà sentis menacés à divers moments de l’histoire et que les événements négatifs ont eu une plus grande influence sur l’identité collective que les événements positifs ou les grandes victoires.

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