décembre 2011

Comme un despote

Lettre d’opinion de Jocelyne Doray publié dans Le devoir le 15 décembre 2011

Monsieur le Premier Ministre Stephen Harper,

Vous oubliez peut-être que 60 % des électeurs n’ont pas voté pour vous? On devrait vous le rappeler plus souvent.

Soixante pour cent des électeurs ne voulaient pas de vous, qui avez été le «cheval de Troie» du Reform Party chez les conservateurs, ni de ce gouvernement d’extrême droite que vous dirigez comme un despote.

Les adversaires de l’unifolié n’iront pas en prison

Article de Joël-Denis Bellavance publié dans La Presse le 15 décembre 2011

Le gouvernement Harper ne croit plus qu’il faut imposer une peine de prison à ceux qui veulent empêcher un citoyen de faire flotter le drapeau canadien où bon lui semble.

Devant la levée de boucliers que cette proposition a soulevée au Québec, au cours des dernières semaines, les stratèges conservateurs comptent radier cette clause pénale controversée du projet de loi privé déposé par le député conservateur ontarien John Carmichael, a appris La Presse.

photo La presse

Ces mêmes stratèges croyaient avoir réussi un bon coup, en septembre, lorsque le ministre du Patrimoine James Moore s’est présenté aux côtés du député John Carmichael pour donner son appui au projet de loi privé.

Stephen Harper Le Monarchiste

Article de Lawrence Griffin publié sur le site Le GLobe le 13 décembre 2011

Avec la dernière visite royale du prince Harry et de son épouse Kate Middleton l’été dernier, on a pu voir un regain de dévotion envers la famille royale de la part de notre premier ministre Stephen Harper.

photo globe

Pour s’en convaincre, on a qu’à penser à la décision du gouvernement conservateur de rajouter le mot royal à tout ce qui est militaire : Royal Canadian Navy, Royal Canadian Air Force, etc., qui semble avoir rendu nos militaires très heureux, alors que dans la population générale, à l’exception des indépendantistes québécois, la décision semble être perçue de façon presque indifférente.

Le pays, il n’est pas « à naître », il est à libérer !

Texte de Luc POTVIN publié dans Tribune libre de Vigile.net le 14 décembre 2011

DU BON USAGE DES MÉTAPHORES DANS TOUTE LUTTE DE LIBÉRATION NATIONALE

La véritable situation de notre nation, je n’en démordrai jamais, c’est celle d’une famille séquestrée dans sa propre maison par des bandits sans scrupules, rien d’autre et rien de moins !

Depuis des décennies, on entend souvent certains indépendantistes nous parler, non sans trémolos, du « pays à naître »… Non mais, franchement, quelle damnée expression dont le caractère puissamment cucul donne la pire des nausées !

Le pays, il n’est pas « à naître », que diable, il existe depuis quatre siècles. Et la lutte pour l’indépendance ne consiste donc pas à le « faire naître », ce pays, mais bien à le libérer, oui, le libérer de la domination des colonialistes qui l’occupent, le pillent et le défigurent depuis deux cents cinquante ans.

En parlant de « pays à naître » par-ci et de « pays à naître » par-là, on semble vouloir comparer notre nation à un enfant qui, à l’heure même de l’accouchement, resterait inexplicablement coincé dans le ventre de sa mère, laquelle, comble d’absurdité, serait anglaise. Voilà une image qui en rappelle une autre hélas toujours à la mode, celle du rejeton qui, bien que majeur depuis longtemps, a du mal à quitter ses parents, lesquels, eux aussi, comme la mère mythique de tout à l’heure, auraient, si j’ose dire, la tête carrée.

Misère ! C’est à se chercher un mur pour se péter le crâne dessus ! Se rend-on seulement compte que de telles images, en plus d’être archi-fausses et d’une insondable quétainerie, entretiennent notre mentalité de colonisé au lieu de la briser et de nous en purger ?

Comité sur les nominations judiciaires: le gouvernement préfère les hommes conservateurs

Article d’Hugo de Grandpré publié dans La Presse le 14 décembre 2011

Le gouvernement Harper préfère les hommes conservateurs pour le conseiller sur la nomination des juges fédéraux.

Une enquête de La Presse révèle que les femmes sont largement sous-représentées dans les comités chargés de conseiller Ottawa sur les nominations judiciaires. Et les avocats qui ont fait un don au parti de Stephen Harper y occupent une place de choix – à tout le moins au Québec.

photo La Presse

Seulement deux femmes font partie des deux comités québécois, sur un total de seize membres. Aucune n’a été nommée par le gouvernement fédéral. Et des six avocats qu’il a désignés pour le représenter sur les comités de la province, cinq ont contribué à la caisse du Parti conservateur au cours des dernières années. Le sixième est un ancien candidat du Parti progressiste-conservateur sous Joe Clark.

LES ESQUIVES DE PIERRE-MARC JOHNSON

Article de Claude Vaillancourt publié dans L’Aut’Journal le 12 décembre 2011

À plusieurs reprises, Pierre-Marc Johnson a manifesté la volonté du gouvernement canadien de retirer la culture de l’AÉCG. Il a toutefois qualifié cette intention de «radicale». Dans le cadre des négociations de l’AÉCG, il devient donc «radical» de respecter la convention sur la diversité culturelle de l’UNESCO, qui exige une pareille exclusion, ratifiée par 115 États, dont les pays de l’UE et le Canada !

Une convention qui a l’inconvénient de faire «dresser les cheveux sur la tête des avocats qui font du droit du commerce en Europe». On peut alors imaginer tout ce qu’il faudra donner en échange pour que l’Europe se permette de faire un sacrifice aussi grand…

photo l'autjour

Yves Beauchemin remporte le prix Ludger-Duvernay

Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu, a annoncé lundi que le prix de littérature Ludger-Duvernay est décerné à l’écrivain Yves Beauchemin pour l’ensemble de son oeuvre.

La cérémonie de remise du prix aura lieu jeudi à 17 h au siège de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal.

Photo radiocan

Yves Beauchemin est l’une des figures les plus importantes de la littérature québécoise. Son premier roman L’Enfirouapé, publié en 1974, obtient le prix France-Québec. Son roman Matou, publié en 1981, est porté à l’écran et vendu à plus d’un million d’exemplaires et traduit dans 16 langues.

Et si le Québec innovait encore?

Article de Claude Lafleur publié dans Le Devoir le 10 décembre 2011

L’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) constate que l’économie du Québec se démarque des autres grâce à sa résilience. «Il est de notoriété publique que le Québec s’est mieux tiré d’affaire que beaucoup d’autres endroits dans le monde, face aux difficultés actuelles, relate Robert Laplante, directeur de l’IREC. Nous ne sommes pas les seuls à l’affirmer.»

Le Québec se démarque de plus en plus du reste de ce Canada qui a subi, au cours des vingt dernières années, une importante mutation économique. «Le Canada, explique-t-il, est devenu un État pétrolier et son économie est désormais largement déterminée par les cours du pétrole et des ressources naturelles.» Quant au Québec, il demeure une économie de PME fortes. «C’est une économie qui a son dynamisme propre et qui se démarque clairement», résume M. Laplante.

Paysage – Que sera ce Québec laissé en héritage?

Article d’Etienne Plamondon-Emond publé dans Le Devoir le 10 décembre 2011

Les prochaines années seront déterminantes pour les paysages ruraux du Québec. Une multitude de lois en révision les touchent directement et plusieurs grands projets menacent de les défigurer.

photo le Devoir

L’indépendance financière

Chroniques Christian Dufour publié dans le Journal de Montréal le 11 décembre 2011

J’ai lu, cette semaine, des textes sur le Québec par trois personnalités fort différentes : le chanteur Paul Piché, le financier Conrad Black et le député indépendantiste Jean-Martin Aussant.

La lettre de Piché publiée il y a deux semaines dans le Journal («Le cri du cœur d’un souverainiste inquiet») ne manque pas de lucidité quant à l’enfermement du Québec dans un Canada où il exerce de moins en moins d’influence. Piché erre cependant quand il prétend que «tout ce que les Québécois ont gagné au Canada, ils l’ont eu sous la menace souverainiste».

La souveraineté de l’Ouest

Chroniques Jean-Luc Mongrain publié dans le Journal de Montréal le 11 décembre 2011

Au moment où l’échec constitutionnel nous est apparu, la déclaration du premier ministre Bourassa a raisonné à l’Assemblée nationale: «Le Québec est aujourd’hui et pour toujours une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement» (Robert Bourassa 1990). Cette affirmation laissait même à plusieurs l’impression que, si ce gouvernement avait à ce moment précis manifesté une volonté de demander à la population de l’accompagner pour réaliser l’indépendance, nous aurions suivi M. Bourassa.

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Éloge de l’unilinguisme

Article de Christian Rioux publié dans Le Devoir le 9 décembre 2011

Au moment où le mythe du bilinguisme canadien vole en éclats et où la loi 101 fuit de partout, les Québécois auraient intérêt à s’inspirer de l’unilinguisme strict que pratiquent la Flandre et la Wallonie. Il est évidemment question ici d’unilinguisme institutionnel et non pas individuel, puisque Wallons et Flamands sont souvent bilingues, sinon trilingues. Ce qui ne les empêche pas d’appliquer un régime rigoureux de séparation linguistique. Le cas de Bruxelles est à part puisque le bilinguisme vise à protéger les Flamands dans leur propre capitale, où ils représentent à peine 20 % des habitants. Pour le reste, la seule langue de l’administration flamande est le néerlandais et celle de l’administration wallonne, le français. Ici, pas de messages bilingues sur les répondeurs ou de services dans une autre langue pour les immigrants. Même les francophones qui habitent la Flandre sont généralement servis en néerlandais. Pour recevoir des formulaires en français, ils doivent parfois en faire la demande expresse par écrit.

Si le Québec était indépendant, il pourrait probablement faire comme les Pays-Bas et demeurer plus permissif sur ces questions. Mais une minorité nationale n’a pas vraiment le choix de demeurer intraitable. Aujourd’hui, le Québec se catalanise au lieu de se flamandiser. S’il doit choisir de rester dans le Canada, il devra se résoudre un jour ou l’autre à des régimes linguistiques de plus en plus séparés.